Un accord historique se prépare en Allemagne, où un futur gouvernement de démocrates-chrétiens et de social-démocrates s'apprête à payer 100 milliards d'euros en tant que péage pour réformer la constitution sur le frein à la dette. Cet accord, crucial pour les infrastructures et la défense, sera voté mardi prochain.
Le projet de loi, qui vise à obtenir une majorité des deux tiers au Bundestag, est soutenu par l'Union, le SPD et les Verts, qui disposent de 31 députés supplémentaires. Friedrich Merz, futur chancelier, a souligné que cela laisse une certaine marge pour d'éventuels absents.
Ce changement de paradigme marque une rupture avec l'austérité qui a caractérisé l'Allemagne. Merz a remercié les négociateurs pour leur fiabilité et leur confiance durant les discussions, qui avaient été entravées par son rôle d'opposition.
Un fonds spécial de 500 milliards d'euros sera créé pour les investissements en infrastructures. Contrairement aux prévisions initiales, il sera conçu sur douze ans. À la demande des Verts, ce fonds sera dédié à des projets d'infrastructure supplémentaires.
Les investissements dépassant 10 % du budget fédéral seront inclus dans ce fonds, échappant ainsi au frein à la dette. Parmi ces 500 milliards, 100 milliards seront affectés au Fonds de Transition Climatique, un point crucial pour les Verts.
Les dépenses de défense qui excèdent 1 % du PIB seront également exemptées du frein à l'endettement. Ce nouveau cadre élargit la notion de défense pour inclure des dépenses liées à la protection civile et aux services de renseignement.
Les États fédérés bénéficieront de nouvelles règles, leur permettant de contracter des dettes jusqu'à 0,35 % du PIB. Merz a souligné l'importance de la discipline fiscale, même si les dépenses de défense sont exclues de cette règle.
Les Verts se sont montrés satisfaits de l'accord, insistant sur la nécessité d'investir réellement dans l'avenir. La coprésidente du groupe parlementaire, Katharina Dröge, a déclaré qu'il était crucial que les fonds libérés soient utilisés pour la protection du climat.
Elle a également mentionné que leur parti, bien qu'il ne fasse pas partie du nouveau gouvernement, a donné une chance à la CDU et au SPD de faire les bons choix. Dröge a insisté sur l'importance d'ancrer le critère de l'additionnalité pour éviter que les fonds ne soient utilisés pour des réductions fiscales.
Avec des résultats électoraux définitifs publiés récemment, la CDU/CSU est en position de force au Bundestag. L'AfD devient le nouveau leader de l'opposition. Cet accord, tout en étant salué par certains, suscite des critiques, car il soulève des questions sur la responsabilité fiscale future du pays.