Dans la région du Calvados, Yann Le Priol gère le catalogue de son service funéraire. Les céramiques sont particulièrement populaires parmi les objets funéraires de seconde main. Ce projet vise à donner une seconde vie à des éléments souvent jetés, répondant ainsi à une demande croissante des usagers.
Lorsque les concessions funéraires ne sont pas renouvelées, le service des affaires funéraires prend en charge la sépulture. Les restes sont transférés à l'ossuaire, et les objets sont retirés. « Cela faisait mal au cœur à nos fossoyeurs de devoir jeter des objets en bon état », explique Yann Le Priol. La ville a donc décidé de récupérer ces objets pour les rénover et les revendre.
Cette initiative répond à une demande croissante des usagers, qui s'interrogent sur la possibilité de réutiliser ces objets. Un catalogue de 70 articles a été créé, incluant des plaques funéraires, des vases et des jardinières, dont la moitié est déjà vendue.
Les prix des objets funéraires de seconde main sont très compétitifs. « Des fleurs en céramique, neuves, se trouvent à environ 150-200 euros dans le commerce », souligne Yann Le Priol. Les prix établis pour les objets récupérés sont de 20 euros pour ceux de moins de vingt centimètres et 35 euros pour les plus grands.
Ces objets sont anonymisés, en bon état, et peuvent être consultés avant l'achat. La vente est également laïque, ce qui élargit l’accessibilité pour les familles.
Des villes comme Brest, Lyon, et Quimper ont déjà initié des démarches similaires. Caen ne cherche pas à concurrencer les professionnels des pompes funèbres. « Certains nous disent qu’ils n’auraient pas touché des clients qui n’ont pas forcément le budget », précise Yann Le Priol.
Le recyclage est une motivation importante pour les acheteurs. « On sent que c’est dans l’air du temps, également pour le funéraire », ajoute-t-il. Ce projet s'inscrit dans une tendance plus large vers la durabilité.
Avec les cinq cimetières de Caen, où des concessions de 15, 30 et 50 ans sont proposées, le potentiel de cette initiative est évident. Dans l'un des cimetières, 13 caveaux ont été réhabilités et remis en vente, avec deux familles ayant déjà repris ces monuments.
« La prochaine étape sera de pouvoir démonter et reproposer des monuments de sépulture, en granit par exemple », indique Yann Le Priol. Ces opérations techniques pourraient enrichir le catalogue, dont une nouvelle édition est attendue.
Le service funéraire de Caen fait preuve d'innovation en récupérant et rénovant des objets funéraires. Cette initiative répond à une demande croissante pour des solutions plus durables et accessibles. Avec des prix compétitifs et une démarche respectueuse, Caen s'inscrit dans une dynamique positive pour le secteur funéraire.