Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, ici le 6 janvier 2025, veut utiliser plusieurs « leviers » pour contraindre l'Algérie à accepter leurs ressortissants expulsés de France. Ses mots sont forts, sans équivoque. « On a atteint avec l’Algérie un seuil extrêmement inquiétant. L’Algérie cherche à humilier la France », a lancé ce vendredi matin le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, après le renvoi en France par ce pays d’un influenceur algérien interpellé à Montpellier (Hérault) et expulsé dans ce pays du Maghreb. Il avait été arrêté après avoir publié une vidéo sur le réseau social TikTok appelant à la violence.
« On ne peut pas supporter cette situation. On doit évaluer tous les moyens qui sont à notre disposition vis-à-vis de l’Algérie », a martelé le locataire de Beauvau en marge d’un déplacement à Nantes (Loire-Atlantique). Au cours de sa prise de parole, Bruno Retailleau a mis en avant plusieurs pistes. À commencer par la question des visas, en cherchant sur ce point une certaine « réciprocité » avec l’Algérie. « On leur donne des visas, mais eux ne donnent pas assez de laissez-passer consulaires » en retour, a regretté Bruno Retailleau.
Lors d’une audition devant la Commission des lois du Sénat fin novembre dernier, il avait affirmé que la France accordait « tous les ans » plus de « 200 000 visas » à des ressortissants algériens. « À titre de comparaison, l’an dernier, moins de 2 000 laissez-passer consulaires ont été accordés », avait-il ajouté. Comme il l’a rappelé dans nos colonnes le 6 janvier, il souhaite « assumer un bras de fer » avec Alger à ce sujet.
Bruno Retailleau a de nouveau évoqué ce vendredi le « levier des tarifs douaniers ». « On est en train de voir au niveau de l’Europe les tarifs douaniers. Vous ne voulez pas coopérer et nous donner des laissez-passer, qui sont indispensables pour éloigner vos ressortissants, notamment dangereux, alors on va regarder les droits de douane », avait-il déjà expliqué à la mi-octobre sur France 2.
Enfin, troisième levier pour Bruno Retailleau : celui de « l’aide au développement ». Cela correspond à « l’aide fournie par les États dans le but exprès de promouvoir le développement économique et d’améliorer les conditions de vie dans les pays en développement », d’après la définition de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
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