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Ancien commando devenu SDF étrangle une femme à Versailles : « Je vais te faire la peau »

Justice à Versailles : un homme aux prises avec ses démons

Le tribunal correctionnel de Versailles (Yvelines) a assorti sa décision d'une interdiction de fréquenter le foyer d'hébergement pendant deux ans. Toucher le fond. « Qu’est-ce qu’on fait ? Quelle réponse la justice peut-elle apporter face à ce monsieur livré à lui-même, complètement perdu ? Et surtout, comment peut-il en être arrivé là ? » C’est l’avocat du prévenu, maître Guillaume Gombart, qui pose la question ce mardi 7 janvier, devant le tribunal correctionnel de Versailles (Yvelines).

Un passé trouble et des actes violents

Dans le box, Philippe G. est engoncé dans un gros anorak beige. Comme un livre ouvert, son visage raconte que la bataille est rude, et depuis longtemps. Le 6 novembre, cet homme de 57 ans a été interpellé dans un foyer d’hébergement et de réinsertion, à Versailles. C’est la directrice de cet établissement qui a alerté la police.

Ce jour-là, ivre, Philippe a tenté d’étrangler une résidente en la plaquant contre le mur de la lingerie, au prétexte qu’elle n’avait pas retiré son linge de la machine à laver assez rapidement. Ensuite, il a cassé deux carreaux à coups de poing. Il était accueilli dans ce foyer social depuis deux semaines. Avant ? Personne ne sait vraiment. « Ce serait trop long à raconter », balaie le prévenu.

Un passé douloureux et des démons à affronter

« Pour être à 2 g, il faut quand même y aller », tance la présidente. Et ce geste devant la machine à laver… Ce n’est pas anodin de saisir quelqu’un à la gorge et de serrer très fort. Il faut rappeler que cette dame a été secourue par un autre résident, témoin de la scène. » Dans le box, l’ancien militaire semble aussi perplexe que ses juges. « Pfff… soupire-t-il. Normalement, je suis quelqu’un de calme. Ce n’est pas moi qui parlais, c’est l’alcool. »

Une condamnation sévère et un avenir incertain

L’accueil qu’il réserve aux policiers est épique aussi. Devant sa chambre, posté dans l’encadrement de la porte, il refuse de les laisser entrer. Et annonce la couleur d’emblée : « J’ai fait le Liban : tu rentres, t’es mort ! Je ne dois rien à la justice française. Je te pète la bouche. »

Le tribunal s’est conformé aux réquisitions de la procureure, en condamnant Philippe à douze mois de prison ferme. Il devra effectuer six mois de détention supplémentaire, au titre de la révocation d’un sursis probatoire et a l’interdiction de fréquenter le foyer d’hébergement versaillais pendant deux ans. En donnant lecture de la condamnation, la présidente a glissé ce conseil : « Dix-huit mois en détention, c’est dix-huit mois sans alcool. C’est le moment pour vous de faire ce qu’il faut. »

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