Des centaines de personnes se sont réunies ce mardi soir, place de la République, après la mort de Jean-Marie Le Pen. LP/Olivier Corsan
Après avoir trinqué au « mousseux à deux balles », Séverine, 25 ans, « travailleuse précaire », brandit une bouteille de jus de pomme pétillant, « un Champomy du pauvre ». Puis elle scande « Bonne année, bonne santé, Jean-Marie est décédé ! » avant de claquer la bise à ses voisins inconnus qui, eux, se lancent dans une danse sur le bitume.
Comme elle, plusieurs milliers de manifestants se sont réunis ce mardi soir dès 19 heures place de la République à Paris, répondant à l’invitation lancée quelques heures plus tôt sur les réseaux sociaux d’« apéro géant » pour célébrer la disparition du fondateur du Front national.
« C’est un moment de joie, ça fait tellement longtemps qu’on l’attend. Ce mec affreux est enfin parti après avoir hanté la politique, même après son retrait. C’est symbolique, c’est un sourire dans notre combat contre l’extrême droite », applaudit la smicarde « marxiste léniniste un peu maoïste » alors que sa voix est soudainement couverte par un concert de youyous.
Dans la foule, une grande majorité de jeunes qui, pour certains, n’étaient pas nés quand « le Menhir » s’est hissé au second tour de l’élection présidentielle de 2002. Beaucoup se revendiquent de l’extrême gauche, d’autres n’appartiennent à aucun parti. Ils sont venus à pied, en métro, à vélo ou en skate-board.
À Lyon (Rhône), quelque 200 à 300 personnes se sont réunies pour la même occasion. À Marseille (Bouches-du-Rhône), où entre 200 à 300 personnes se sont retrouvées sur le Vieux-Port, l’ambiance était aussi festive, entre bouteilles de champagne, petits chapeaux de fête et cette pancarte: « Enfin ».
La disparition de Jean-Marie Le Pen a suscité des célébrations à travers la France, marquant un moment de libération pour de nombreux manifestants.