Un nouveau rapport des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) indique que les taux de diagnostic de l'autisme continuent d'augmenter aux États-Unis. Cette tendance suscite des réactions vives de la part des responsables gouvernementaux, tandis que les experts attribuent principalement cette hausse à une meilleure sensibilisation et à un dépistage amélioré.
Selon le CDC, environ un enfant sur 31 âgé de huit ans aux États-Unis est diagnostiqué avec l'autisme, une augmentation par rapport à un sur 36 en 2020. Ce rapport, basé sur des données de 14 États et de Porto Rico, souligne que les garçons sont toujours plus souvent diagnostiqués que les filles.
Les taux de diagnostic varient également selon les origines ethniques, étant les plus élevés chez les enfants asiatiques, indigènes et noirs. Cependant, le CDC note que son rapport ne couvre pas l'ensemble du pays et ne fournit pas d'estimations représentatives à l'échelle nationale.
La Autism Society of America attribue cette augmentation à une meilleure sensibilisation et à des diagnostics améliorés. Ils affirment que cette hausse ne doit pas être interprétée comme une "épidémie", mais plutôt comme un progrès dans le diagnostic et une nécessité urgente de décisions politiques fondées sur des données scientifiques.
Des experts comme Remi Yergeau soulignent que le rapport du CDC n'est qu'un "instantané" et ne reflète pas toute la complexité derrière ces chiffres. Les cliniciens sont maintenant plus attentifs à reconnaître les traits autistiques, ce qui peut expliquer cette augmentation des diagnostics.
La rhétorique alarmiste, comme celle utilisée par le secrétaire américain à la Santé, Robert F. Kennedy Jr., peut avoir des conséquences négatives. Yergeau met en garde contre un langage qui déshumanise les personnes autistes, créant ainsi un climat de peur autour de la déficience.
Une telle panique peut mener à des décisions impulsives et à des conséquences néfastes pour la communauté autiste. Kennedy a promis de déterminer la cause de l'autisme d'ici septembre, ce qui suscite des inquiétudes parmi les experts médicaux.
Les théories autour des vaccins, notamment celles promues par Kennedy, n'ont pas été étayées par des recherches solides. Des études ont démontré que les vaccins ne sont pas liés à l'autisme et que des facteurs génétiques jouent un rôle majeur dans son développement.
Le CDC et d'autres institutions de santé mettent en avant des facteurs de risque potentiels, tels que l'exposition prénatale à des pesticides ou des problèmes de santé maternels. Cependant, il n'existe pas de tests biologiques pour diagnostiquer l'autisme, qui repose sur des évaluations comportementales.
La hausse des diagnostics d'autisme aux États-Unis est un sujet complexe, influencé par une meilleure sensibilisation et un dépistage accru. Il est essentiel de traiter ces données avec prudence et de se concentrer sur des politiques basées sur des preuves scientifiques pour répondre aux besoins de la communauté autiste. Les discours alarmistes peuvent nuire à cette cause et à la perception de l'autisme dans la société.