Un sous-marin nucléaire d'attaque français, le FS Tourville, a fait une escale remarquée lundi dans le port de Halifax, en Nouvelle-Écosse, au Canada. Cette apparition a suscité de nombreuses spéculations sur les réseaux sociaux, surtout dans un contexte géopolitique tendu. Certains analystes y voient une démonstration de force de l'Union européenne face aux tensions internationales.
En réalité, le FS Tourville a effectué sa première traversée atlantique comme un test. Ce sous-marin, propriété du Naval Group, s'inscrit dans le cadre du renouvellement de la flotte sous-marine canadienne. En février dernier, le groupe naval français a répondu à une demande d'informations d'Ottawa, qui prévoit de mettre en service entre 6 et 12 nouveaux sous-marins d'ici 2035.
Le président Emmanuel Macron a encouragé cette initiative, visant à décrocher un contrat colossal estimé à 40 milliards d'euros. La compétition pour le choix du fournisseur de la Marine royale canadienne se terminera en 2028, et le Tourville doit réaliser plusieurs tests avant cela.
Le Tourville, construit à Cherbourg, a été observé par des Canadiens intrigués lors de son escale. Il doit effectuer des expérimentations dans le nord canadien, notamment des tests de navigation dans les glaces. Bruno Heluin, attaché de défense à l'ambassade de France à Ottawa, a souligné que la France peut apporter un savoir-faire unique dans ce domaine.
Pour répondre à l'appel d'offres, le Naval Group propose son modèle « premium », le Barracuda. Ce sous-marin, silencieux et armé, peut être déployé sur de longues périodes et réaliser des missions de renseignement. Ses capacités pourraient séduire la Marine royale canadienne, qui a des exigences élevées.
La Marine royale canadienne défend le plus long littoral au monde, baigné par trois océans : Pacifique, Atlantique et Arctique. Le Canada ne cherche pas seulement à remplacer ses anciens sous-marins, mais vise également à acquérir des navires furtifs capables de naviguer sous la banquise de l'Arctique, ce qui nécessite une grande autonomie.
La compétition est ouverte à des constructeurs européens et asiatiques, comme l'a précisé le ministre canadien de la défense, Bill Blair. Le Naval Group est encouragé par un précédent succès aux Pays-Bas, où il a vendu quatre de ses sous-marins Barracuda pour près de 5 milliards d'euros.
La présence du FS Tourville à Halifax marque une étape importante dans le cadre des ambitions de la France sur le marché canadien. Avec des capacités avancées et une expertise reconnue, le Naval Group se positionne comme un acteur clé pour répondre aux besoins de la Marine royale canadienne. Les prochaines années seront décisives pour déterminer l'avenir de la flotte sous-marine canadienne.