Un tribunal a ordonné à l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro de porter un bracelet électronique et de respecter un couvre-feu en raison de craintes qu'il ne s'enfuie pendant son procès. Bolsonaro, qui a été au pouvoir de 2019 à 2022, est accusé de complot pour empêcher le président Luiz Inacio Lula da Silva de prendre ses fonctions en 2023. Il nie toute faute.
Le président américain Donald Trump a tenté de faire annuler l'affaire contre son allié, qualifiant cela de "chasse aux sorcières", en menaçant d'imposer de lourds droits de douane sur les biens brésiliens. Vendredi, les États-Unis ont révoqué les visas des responsables judiciaires brésiliens impliqués dans l'affaire.
Bolsonaro a déclaré que les restrictions imposées par le tribunal constituaient une "humiliation suprême" et qu'il n'avait jamais envisagé de quitter le Brésil. Les forces de l'ordre ont perquisitionné son domicile et son siège politique sur ordre de la Cour suprême.
Le juge Alexandre de Moraes a également interdit à Bolsonaro d'utiliser les réseaux sociaux et de communiquer avec son fils, Eduardo Bolsonaro, qui a plaidé en sa faveur aux États-Unis. L'ancien président sera sous surveillance 24 heures sur 24 et devra respecter un couvre-feu nocturne.
Le juge a affirmé que Bolsonaro agissait délibérément et illégalement avec son fils pour faire imposer des sanctions aux fonctionnaires publics brésiliens. Les avocats de Bolsonaro ont exprimé leur "surprise et indignation" face à cette décision.
Selon la police fédérale, Bolsonaro a tenté de faire entrave au procès et a entrepris des actions qui constituent de la coercition et une obstruction à la justice. Il fait face à plusieurs accusations, dont celle d'avoir tenté de renverser le gouvernement.
Si reconnu coupable, Bolsonaro, âgé de 70 ans, pourrait encourir des décennies de prison. Il a toujours nié les accusations, les qualifiant de "graves et sans fondement".
Bolsonaro a perdu l'élection présidentielle de 2022 face à Lula, sans jamais reconnaître sa défaite. Ses partisans ont campé devant des casernes militaires pour tenter d'empêcher l'investiture de Lula. Une semaine après l'inauguration de Lula, des milliers de partisans de Bolsonaro ont pris d'assaut des bâtiments gouvernementaux, ce qui a été qualifié de tentative de coup d'État.
Une enquête fédérale a été ouverte sur ces émeutes. Les enquêteurs affirment avoir trouvé des preuves d'une "organisation criminelle" qui a agi de manière coordonnée pour maintenir Bolsonaro au pouvoir.
La situation de Jair Bolsonaro soulève des questions importantes sur la démocratie au Brésil et les implications des interventions étrangères. Les tensions entre les États-Unis et le Brésil pourraient avoir des répercussions sur les relations internationales, tandis que Bolsonaro continue de clamer son innocence face aux accusations portées contre lui.