Six députés conservateurs, dont la vice-leader du parti, ont révélé l'année dernière qu'ils avaient personnellement investi dans des entreprises liées à Brookfield Corp. Cela survient malgré leurs attaques contre le leader libéral Mark Carney pour son rôle à la présidence d'une de ses entreprises dérivées.
Les documents montrent que la vice-leader Melissa Lantsman détenait en 2024 un nombre non divulgué d'actions de Brookfield Renewable Partners L.P., une entreprise basée à Bermude, considérée comme un paradis fiscal. Brookfield Renewable investit dans des actifs d'énergie renouvelable et a récemment déclaré avoir enregistré ses meilleurs résultats financiers.
Lantsman, candidate conservatrice dans la circonscription de Thornhill en Ontario, a directement critiqué Carney et les paradis fiscaux durant la première semaine de la campagne. Elle a affirmé sur X que "Mark Carney a évité les impôts canadiens en utilisant des paradis fiscaux." Elle a exigé des réponses concernant ses profits personnels, affirmant que les Canadiens méritent un leader qui place le Canada en premier.
Carney, quant à lui, a mis en avant son expérience dans le secteur privé et en tant que gouverneur des banques centrales du Canada et du Royaume-Uni. Les conservateurs ont tenté de le dépeindre comme un élite corporatif, éloigné des préoccupations canadiennes.
Cinq autres députés conservateurs, dont Cheryl Gallant et Scott Reid, ont également révélé qu'ils possédaient des actions de Brookfield Corp ou d'entreprises connexes. Reid a déclaré à CBC que cette information est publique et qu'il a divulgué tous ses avoirs sur son site web pour assurer une transparence maximale.
Il a contrasté son comportement avec celui de Carney, affirmant que ce dernier refuse de divulguer ses investissements aux Canadiens. En réponse, Carney a insisté sur le fait que ses actifs sont dans un trust aveugle et qu'il paie des impôts au Canada.
Le leader conservateur Pierre Poilievre a accusé Carney de ne pas informer les Canadiens sur ses investissements. Toutefois, il est à noter que son parti a également révélé des investissements dans des fonds qui incluent Brookfield. Cela soulève des questions sur l'hypocrisie des conservateurs, selon l'experte en sciences politiques Lori Turnbull.
Turnbull a souligné que les conservateurs ne peuvent pas critiquer les pratiques commerciales de Brookfield tout en y investissant. Elle a averti que cette situation pourrait leur nuire en les faisant paraître hypocrites.
Alors que cette controverse se développe, elle pourrait influencer la perception des Canadiens envers les conservateurs et leur capacité à critiquer Carney. Cependant, Turnbull ne pense pas que cela déterminera l'issue de l'élection. Les enjeux de transparence et de conflit d'intérêts restent cruciaux dans le paysage politique actuel.