Une enquête menée par Marketplace a révélé que des annonces proposant un abri en échange de relations sexuelles sont facilement accessibles sur des sites de location populaires. Ces annonces ciblent souvent des jeunes femmes, suscitant une inquiétude croissante. En répondant à plus d'une douzaine d'annonces, nous avons mis en lumière cette tendance troublante et confronté les personnes impliquées.
Les annonces sollicitant des relations sexuelles pour un logement sont illégales au Canada. Pourtant, Marketplace a découvert plus d'une douzaine d'annonces exploitantes. Dans une annonce sur Craigslist, un homme propose une chambre avec "un lit chaud" pour une "jeune femme petite". Quand un journaliste de Marketplace a répondu, il a révélé le véritable coût de cette offre.
Lors de la rencontre, l'homme a déclaré : "On peut s'amuser un peu ici et là." Il a précisé les actes sexuels qu'il attendait en échange d'un logement gratuit. Cette enquête montre que ces annonces sont courantes et mettent en danger des femmes vulnérables.
Bien que la sollicitation de relations sexuelles pour un logement soit illégale, cette pratique semble croissante, surtout dans le contexte d'une crise du logement. Rowena Santos, conseillère régionale de Brampton, a attiré l'attention sur ce problème après qu'une annonce offrant un loyer gratuit contre une relation "amis avec avantages" soit devenue virale.
Malgré le scepticisme concernant l'authenticité de certaines annonces, Marketplace a testé 20 annonces similaires. La moitié des annonces étaient explicites, tandis que l'autre moitié utilisait un langage plus subtil, mettant les victimes potentielles en danger.
Les jeunes femmes peuvent se retrouver dans des situations compromettantes, souvent sans réaliser les véritables intentions des annonceurs. Janine Benedet, avocate, souligne que l'intention de l'annonceur n'est pas toujours évidente. Les femmes espèrent souvent une offre d'hébergement authentique, mais se retrouvent piégées dans des arrangements douteux.
Un exemple frappant est celui d'une annonce sur Craigslist, où un homme a demandé une photo nue pour l'application. De telles demandes montrent clairement que ces arrangements sont prédateurs et exploitants.
Les situations de "sex for rent" peuvent mener à des problèmes de santé mentale pour les victimes. Mya, une ancienne locataire, a partagé son expérience d'intimidation par son propriétaire. Elle a été menacée d'expulsion lorsqu'elle a refusé ses avances sexuelles. Cette dynamique de pouvoir crée un environnement dangereux pour les locataires vulnérables.
Le traumatisme persiste même après avoir quitté la situation. Mya a déclaré : "À ce jour, quand quelqu'un frappe à ma porte, je me cache." Ce type de pression psychologique est une réalité pour de nombreuses femmes dans des situations similaires.
Les annonces de "sex for rent" représentent un problème croissant au Canada, mettant en péril la sécurité et le bien-être des jeunes femmes. Les autorités doivent agir pour protéger les victimes et mettre fin à ces pratiques illégales. Les femmes doivent être conscientes de leurs droits et chercher du soutien pour éviter de tomber dans ces pièges dangereux.