Lors de ses récentes déclarations, le président américain Donald Trump a critiqué le Canada au sujet des tarifs sur les produits laitiers. Cependant, il semble omettre des faits essentiels concernant cette question délicate. Cet article examine les enjeux du commerce laitier entre le Canada et les États-Unis, tout en clarifiant certaines affirmations du président.
Les négociations de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) en 2018 ont été marquées par des tensions. L'administration Trump a souhaité que le Canada abandonne son système de gestion de l'offre, qui vise à garantir des prix stables aux producteurs laitiers. Ce cadre national est crucial pour maintenir un équilibre sur le marché.
Les producteurs laitiers américains soutiennent que le système canadien limite leur accès au marché canadien, notamment à travers l'allocation des permis d'importation sans tarif. Cela a été un point de friction dans les discussions sur le nouvel accord CUSMA, qui a remplacé l'ALENA.
Le système de gestion de l'offre au Canada permet de contrôler les importations et de réguler la production laitière. Ainsi, les secteurs laitier, avicole et des œufs peuvent ajuster leur offre en fonction de la demande interne. Cela garantit aux producteurs un prix minimum pour leurs produits.
Avec l'entrée en vigueur du CUSMA le 1er juillet 2020, de nouvelles conditions ont été ajoutées, y compris une clause de révision prévue tous les six ans. Cette clause soulève des questions sur l'avenir du commerce laitier entre les deux pays.
Malgré les affirmations de Trump, le Canada demeure un partenaire commercial important pour les États-Unis. En 2023, le Canada a été le deuxième importateur de produits laitiers américains, avec des achats s'élevant à environ 1,14 milliard de dollars. De plus, le Canada est le principal marché d'exportation pour les œufs et les produits associés.
Le gouvernement canadien a récemment mis en place des tarifs sur 29,8 milliards de dollars de biens américains en réponse aux taxes imposées par Trump sur l'acier et l'aluminium. Cela souligne l'importance des relations commerciales entre les deux nations.
Les tarifs canadiens ne s'appliquent que si les quotas tarifaires convenus dans le cadre du CUSMA sont atteints ou dépassés. Selon le département américain de l'Agriculture, la plupart des produits agricoles échangés entre les États-Unis et le Canada sont exempts de tarifs.
En 2025, des tarifs de 298,5 % sur le beurre et de 245,5 % sur le fromage cheddar pourraient être appliqués. Toutefois, ces taux étaient déjà en vigueur en 2017 et 2020, ce qui indique une stabilité dans les politiques tarifaires.
Dans le cadre du CUSMA, le Canada a accordé de nouveaux quotas tarifaires exclusifs aux États-Unis. Cela a permis aux États-Unis d'accéder à de nouveaux segments du marché canadien, sans appliquer de tarifs sur certaines importations de produits laitiers.
En outre, le Canada a supprimé deux classes de prix du lait et a garanti que le prix des solides de lait écrémé ne sera pas inférieur à un niveau basé sur le prix américain du lait écrémé. Ces engagements montrent une volonté de maintenir un commerce équilibré.
Les critiques de Trump sur les tarifs canadiens méritent d'être examinées avec soin. Le système de gestion de l'offre du Canada vise à protéger les producteurs tout en régulant le marché. Les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis, bien que parfois tendues, restent cruciales pour les deux pays. Une compréhension claire de ces enjeux est essentielle pour avancer dans les discussions commerciales futures.