La consommation mondiale de vin a connu une baisse significative en 2024, atteignant son plus bas niveau depuis 1961. Selon l'Organisation internationale du vin (OIV), cette tendance est le résultat de divers facteurs économiques et structurels. Les incertitudes économiques pèsent sur les habitudes d'achat des consommateurs, entraînant une diminution des ventes.
En 2024, la consommation mondiale de vin a chuté de 3,3 % par rapport à l'année précédente, totalisant 214,2 millions d'hectolitres. Si cette tendance se confirme, cela marquerait le plus faible volume enregistré depuis 1961. Les marchés clés, tels que les États-Unis, voient leur demande diminuer, exacerbée par des prix en hausse.
Les consommateurs paient en moyenne 30 % plus cher pour leur vin par rapport à 2019-2020. Cette situation est qualifiée de « tempête parfaite » par Giorgio Delgrosso, responsable de la division statistiques de l'OIV. La baisse de la consommation est également visible en Chine, malgré un rebond post-Covid en 2021.
Outre les perturbations économiques, des facteurs structurels contribuent au déclin de la consommation. Les nouvelles préférences de consommation et les changements de mode de vie jouent un rôle crucial. En Europe, qui représente 48 % des ventes, la consommation a baissé de 2,8 % en 2024, avec la France affichant une baisse continue depuis des décennies.
Nicolas, un caviste français, souligne qu'il existe une baisse générationnelle dans la consommation de vin. Les jeunes boivent moins que leurs parents, et la consommation se concentre désormais sur des occasions festives. Cependant, il note que malgré cette baisse, les consommateurs privilégient des produits de meilleure qualité.
La production viticole a également chuté en 2024, atteignant son plus bas niveau depuis plus de 60 ans, avec une baisse de 4,8 % à 225,8 millions d'hectolitres. Les récoltes ont été affectées par des conditions climatiques extrêmes, avec des pluies excessives dans certaines régions et de la sécheresse dans d'autres. L'Italie a retrouvé sa position de premier producteur mondial, tandis que la France a vu sa production diminuer de 23 %.
Cette réduction de la production a eu des répercussions sur le commerce international, avec des exportations stagnantes à 99,8 millions d'hectolitres. Toutefois, la valeur des exportations a augmenté, atteignant 35,9 milliards d'euros en 2023, grâce à un prix moyen record de 3,60 euros par litre.
En résumé, la consommation de vin continue de diminuer à l'échelle mondiale en raison de divers facteurs économiques et sociaux. Les marchés clés souffrent, tandis que la production viticole est également en déclin. L'avenir de la consommation de vin dépendra de la manière dont ces tendances évolueront dans les années à venir.