Le conseil départemental de Charente n'a pas réussi à voter son budget 2025 lors d'une séance mardi soir. Ce fait est considéré comme un précédent sans équivalent pour une collectivité de cette taille. Dès mercredi, le département sera sous tutelle préfectorale, une situation rare dans ce contexte.
Le budget, d’un montant de 615 millions d’euros, avait déjà été rejeté fin mars. Ce rejet était dû à l’abstention d’un groupe de six élus de la majorité de gauche, qui avait fait scission après des mois de dissensions politiques. L’exécutif, présidé par Philippe Bouty, avait jusqu'à mardi pour présenter un nouveau budget.
À 20 heures, le quorum n'était pas atteint, car les élus de l’opposition et le groupe sécessionniste avaient décidé de ne pas siéger. Philippe Bouty a déclaré : « Nous rendons les clés », soulignant que Charente serait le seul département sans budget.
Le président du département a dénoncé une tentative de putsch orchestrée par les élus de droite et la sénatrice PS Nicole Bonnefoy. Cette dernière fait partie des six élus de gauche ayant boycotté la séance. Philippe Bouty, qui a conduit le département à gauche en 2021, a vu sa majorité se fissurer rapidement.
Ses opposants critiquent ses annonces intempestives et ses comportements inadéquats. Nicole Bonnefoy a déclaré que le problème réside dans des dysfonctionnements devenus inacceptables au fil des années.
La préfecture a confirmé que le préfet saisirait la Chambre régionale des Comptes de Nouvelle-Aquitaine. Cette saisine devrait intervenir mercredi. L’instance régionale aura un mois pour élaborer un nouveau projet de budget.
Par la suite, le préfet disposera de 20 jours pour exécuter ce budget, avec la possibilité d’y apporter des modifications motivées. Cela soulève des questions sur la gestion future des finances départementales.
La situation actuelle du conseil départemental de Charente est préoccupante. Le fait de ne pas voter un budget est un événement rare qui pourrait avoir des répercussions importantes sur la gestion et le fonctionnement du département. Les élus devront trouver des solutions pour éviter que cette situation ne se reproduise à l'avenir.