Ce matin-là, à 10 heures, nous nous trouvons face à Sébastien Maysounave, directeur du département de site du Sanctuaire de Lourdes. Après un long voyage, sa réponse à notre demande de visiter le local technique de filtration de l’eau potable est décevante : « Non. » Nous décidons alors de changer notre approche et de nous diriger vers la célèbre grotte.
En 1858, la Vierge Marie serait apparue à Bernadette Soubirous, lui demandant de creuser pour faire jaillir une source. Depuis lors, le sanctuaire est devenu un lieu de culte reconnu mondialement. Chaque année, plus de 3 millions de visiteurs affluent vers cette commune des Hautes-Pyrénées, attirés par les promesses de guérisons miraculeuses.
Les pèlerins, en silence, avancent vers la source, touchant la paroi rocheuse. À proximité, des robinets sont alignés, où les gens font la queue pour remplir des bidons. Une dame venue de Burgos en Espagne témoigne : « L’eau a un goût normal. » Cela montre bien l’attrait de cette eau, malgré sa nature ordinaire.
Il est important de noter que l'eau de Lourdes n'est pas de l'eau bénite. Selon le site officiel, c'est une eau banale, sans vertu thermale. Cette déclaration pourrait décourager certains pèlerins, mais Maysounave insiste sur l'importance de la croyance et du mystère qui entourent cet endroit.
Il souligne que, bien que l’eau soit analysée, les résultats ne sont pas rendus publics. Cela suscite des interrogations, surtout lorsque l’on sait que l’eau de la ville de Lourdes est potable. Maysounave explique que les analyses de l'eau du sanctuaire ne sont pas disponibles pour des raisons de sécurité.
La directrice de l'ARS, Régine Martinet, confirme que l'eau de la source fait l'objet d'un contrôle sanitaire. Cependant, les documents officiels concernant ces analyses semblent introuvables. Ce manque de transparence soulève des questions sur la gestion de la santé des visiteurs.
Lors d'une conversation avec Sophie Miegeville, directrice de cabinet de la préfecture, celle-ci explique que certaines informations sont confidentielles. La crainte d'un risque terroriste est avancée, justifiant ainsi le refus d'ouvrir le local technique. Cela amène à se demander si cette précaution est réellement nécessaire.
En somme, la situation autour de l'eau de Lourdes soulève des questions de foi, de sécurité et de transparence. Bien que l'eau soit qualifiée de banale, l'importance spirituelle qu'elle revêt pour des millions de croyants ne peut être sous-estimée. Les pèlerins, qu'ils soient fervents ou sceptiques, continuent d'affluer, cherchant à se connecter à ce lieu chargé d'histoire.