
Le gouvernement britannique s'apprête à entamer des négociations pour relier le Royaume-Uni au régime d'échange de carbone de l'UE. Cette initiative intervient environ six mois après que les deux parties ont convenu d'ouvrir des discussions. Selon le parti Travailliste, ce lien permettrait aux entreprises d'éviter une taxe sur les produits à fortes émissions que l'UE prévoit d'introduire l'année prochaine.
Les négociations, qui débuteront la semaine prochaine, visent également à conclure un accord pour réduire les contrôles aux frontières sur les produits alimentaires introduits après le Brexit. Le Royaume-Uni a convenu de verser une contribution financière "appropriée" à l'UE, ce qui pourrait s'avérer un point de blocage majeur dans les discussions.
Cette décision de commencer des pourparlers fait suite à trois jours de réunions à huis clos des ambassadeurs de l'UE à Bruxelles. Selon le Financial Times, la France mène les demandes pour que le Royaume-Uni contribue au fonds de développement régional de l'UE, une demande politiquement délicate pour le Labour.
Le Labour présente ces nouveaux accords comme un moyen de stimuler la croissance économique en réduisant les frictions commerciales. Cela fait partie de leur "réinitialisation" des relations avec l'UE après le Brexit. Cependant, l'idée d'un alignement avec les réglementations de l'UE a été critiquée par les Conservateurs et le Reform UK comme une trahison du Brexit.
La demande de contributions financières pourrait également s'avérer problématique, surtout avec le budget de ce mois-ci, où la ministre des Finances, Rachel Reeves, prévoit d'augmenter les impôts pour combler un déficit budgétaire.
Introduit en 2005, le Système d'Échange de Quotas d'Émissions (ETS) de l'UE limite la quantité de carbone pouvant être émise chaque année par les centrales électriques et les secteurs industriels. Les entreprises concernées peuvent acheter et échanger des quotas pour émettre du carbone au-delà des plafonds. Cela incite les entreprises à réduire leurs émissions en investissant dans des technologies vertes.
Après le Brexit, le Royaume-Uni a quitté le système de l'UE et a mis en place son propre système de tarification, qui est beaucoup plus petit et dont les prix sont généralement plus volatils. Le gouvernement affirme que le lien avec le système de l'UE pourrait offrir des prix plus stables pour les entreprises britanniques.
Le lien entre les systèmes de tarification pourrait également éviter une nouvelle taxe aux frontières que l'UE prévoit d'introduire sur ses importations de produits à forte émission de carbone, comme l'acier et le ciment, à partir de janvier 2026. Le Royaume-Uni envisage une taxe similaire en 2027.
Cependant, cela présente des risques politiques, car le consensus politique sur le coût des objectifs de zéro émission de carbone se fissure. Le secrétaire d'État aux affaires de l'opposition, Andrew Griffith, a déclaré que suivre la "bureaucratie bruxelloise" était la dernière chose dont l'économie britannique a besoin.
Les discussions concernant les accords sur les produits alimentaires et les émissions se déroulent dans un contexte où une date limite approche pour convenir d'un accord distinct permettant aux entreprises britanniques de contribuer à des projets militaires financés par des prêts de défense de l'UE. La Commission européenne prévoit d'émettre des milliards de livres en prêts dans les années à venir pour aider les pays de l'UE à acheter des armes ensemble.
Les ministres britanniques souhaitent conclure un accord dans les semaines à venir, permettant aux entreprises britanniques de participer à la première série d'appels d'offres des pays de l'UE. Il a également été rapporté que l'UE exige un frais d'entrée s'élevant à des milliards d'euros pour que le Royaume-Uni participe.
Les négociations qui s'annoncent entre le Royaume-Uni et l'UE sont cruciales pour l'avenir économique et environnemental du pays. Alors que le Labour tente de négocier des accords bénéfiques, les défis politiques et les exigences financières pourraient compliquer ce processus. La suite des événements sera déterminante pour les relations post-Brexit.