L'angelot volé a été scellé dans l’église Saint-Gervais-Saint-Protais, au-dessus de l’enfeu, une niche funéraire de la chapelle où se trouvent deux gisants disparus à la Révolution Française.
En 1976, un angelot en pierre de 47 centimètres a été volé dans l’église Saint-Gervais-Saint-Protais à Gisors (Eure). Inscrit au fichier des sculptures volées à Interpol, « il a refait surface lors de la préparation d’une vente aux enchères. C’est grâce à la vigilance d’une experte qui s’est interrogée et a regardé les fiches Interpol que l’angelot nous a été restitué en février 2024. Il a été mis dans une vitrine à l’accueil de la mairie mais le maire, José Cerqueira, souhaitait qu’il retrouve sa place avant la fin de l’année. Pour cela, il fallait des autorisations », explique Anne Puech d’Alissac, adjointe en charge du Patrimoine.
Ainsi, la statue du XVIe siècle commandée par Jean de La Vieuville « est revenue au-dessus de l’enfeu, une niche funéraire de la chapelle où se trouvent deux gisants disparus à la Révolution Française. C’était la mode à l’époque. L’angelot y a retrouvé son jumeau. On doit ces travaux à Robin Da Silva, Meilleur Ouvrier de France en sculpture ornementale dont l’atelier se trouve au Boisgeloup, près de Gisors et du château de la famille Picasso. Il n’y a pas eu de restauration à faire. Nous avons vu le positionnement selon les consignes du conservateur des Monuments Historiques, car l’angelot, comme l’église, sont classés. Les deux statuettes ont donc été scellées sur un socle de façon à pouvoir être admirées sans être touchées » détaille l’adjointe.
Au sujet de l’enquête, Anne Puech d’Alissac avoue que « nous n’avons pas cherché. Il y a prescription et cela ne nous intéresse pas plus que cela. Nous sommes contents d’avoir récupéré notre angelot. D’ailleurs, au fil des années, d’autres statues ont disparu et on ne désespère pas de les retrouver. Malheureusement, cela arrive partout en France. C’est pourquoi, dans les campagnes, les églises sont fermées. Ici, c’est impossible entre les offices et les nombreuses visites des touristes. Notre église est très connue. Nous ne pouvons pas mettre tout sous cloche et nous n’avons pas les moyens d’avoir du personnel en permanence. Notre église est comme un musée. En ce moment même, nous restaurons deux peintures murales du XVIe siècle. C’est important pour nous de mettre notre Patrimoine en valeur ».