La zone euro fait face à un niveau d'incertitude "excepcionallement haut". Cette situation est exacerbée par des perturbations liées au commerce et à la défense, qui peuvent accroître la volatilité de l'inflation. Christine Lagarde, présidente du Banque Central Européen (BCE), souligne qu'il est "impossible" de maintenir la taux d'inflation à 2% dans l'environnement actuel.
Dans ce contexte de chocs plus incertains, Lagarde indique que la cible d'inflation du BCE ne garantit pas un maintien constant à 2%. Au contraire, la politique monétaire doit être définie de manière à ce que l'inflation "converge toujours de nouveau vers 2% à moyen terme". Cela reflète une adaptation nécessaire face à des perturbations persistantes.
Au cours de la dernière décennie, le BCE a été confronté à des forces structurelles et cycliques principalement désinflationnistes. Cependant, Lagarde avertit que des changements notables se produisent actuellement dans les facteurs qui influencent l'inflation. Bien que des éléments comme le vieillissement et la digitalisation restent présents, de nouveaux chocs bilatéraux émergent, notamment en lien avec le commerce et la défense.
Ces nouveaux éléments, ainsi que le changement climatique, peuvent soit amplifier, soit contrarier les forces existantes. Par exemple, la fragmentation commerciale et l'augmentation des dépenses de défense pourraient théoriquement stimuler l'inflation, tandis que les droits de douane américains pourraient réduire la demande d'exportations de l'UE.
Lagarde met en garde contre les variations de prix relatifs plus importantes et perturbatrices que pourrait engendrer la fragmentation commerciale. En même temps, les risques géopolitiques pourraient provoquer une volatilité accrue des taux de change et des prix de l'énergie et des matières premières. Cela souligne l'importance d'une vigilance accrue face aux évolutions du marché.
Elle déclare : "Les certitudes établies concernant l'ordre international ont été troubled. Certaines alliances se sont tendues, tandis que d'autres se sont resserrées." Ces changements rendent la situation économique encore plus complexe et nécessitent une attention particulière.
Dans cet environnement incertain, Lagarde insiste sur la nécessité d'un engagement fort pour maintenir la stabilité des prix à moyen terme. Cela requiert une agilité pour répondre à de nouveaux chocs tout en respectant un cadre bien défini. Ce cadre doit limiter les réactions "miopes", c'est-à-dire les réponses impulsives et mal réfléchies.
Elle souligne que, dans cette ère plus volatile, l'agilité doit être associée à la clarté. Cela permettra de réduire l'incertitude, plutôt que de l'amplifier. La communication claire des politiques et des objectifs est essentielle pour naviguer à travers ces défis économiques.
En résumé, la zone euro traverse une période de grande incertitude économique. Les défis actuels exigent une réévaluation des politiques monétaires et un engagement fort envers la stabilité des prix. Christine Lagarde appelle à une approche agile et claire pour faire face à ces perturbations, tout en maintenant l'objectif d'une inflation maîtrisée à moyen terme.