La Audiencia Nacional a décidé de ne pas extrader le journaliste Oswaldo Eustaquio Filho vers le Brésil. Ce dernier est accusé de golpisme et d'incitation à des actes violents. Les autorités brésiliennes l'ont également accusé d'avoir divulgué des informations personnelles sur un commissaire enquêtant sur l'ancien président Jair Bolsonaro.
La Sección Tercera de la Sala Penal a suivi les recommandations de la Fiscalía. Elle estime que l'extradition doit être rejetée en raison de la connexion politique des actes reprochés. Ces actes s'inscrivent dans un cadre d'actions menées par des partisans de Bolsonaro, qui s'opposent à l'actuel président, Lula da Silva.
Les accusations principales concernent des événements survenus en juillet 2024. Eustaquio Filho aurait participé à une campagne visant à exposer les noms et les images des policiers impliqués dans des enquêtes au Tribunal Suprême Fédéral du Brésil. L'objectif était d'intimider les agents afin d'entraver les enquêtes en cours.
Une autre accusation remonte à la période entre juillet et septembre 2021. Eustaquio Filho aurait incité la population à participer à des manifestations antidémocratiques prévues pour la semaine du 7 septembre 2021. Ces manifestations visaient à demander, par la violence, la destitution de 11 magistrats du Tribunal Suprême.
Après avoir examiné la demande d'extradition du Brésil, l'Audiencia a qualifié ces actes de crimes. Bien que ces actes ne soient pas définis comme des crimes politiques dans le droit espagnol, ils sont considérés comme ayant une finalité politique. Les comportements, bien qu'ils aient pu nuire à des biens juridiques protégés, ne constituent pas principalement une infraction de la loi commune.
Le traité d'extradition entre l'Espagne et le Brésil stipule que la remise ne sera pas accordée si le délit est considéré comme politique. De plus, le Tribunal a souligné qu'il existe des risques élevés que la situation d'Eustaquio Filho se détériore en raison de ses opinions politiques.
Les juges ont pris en compte le contexte de la lutte politique entourant les faits reprochés. En Espagne, ces actes seraient considérés comme moins graves. Ils ont également noté les poursuites pénales similaires engagées contre Eustaquio Filho au Brésil et son statut de journaliste.
Les trois détentions qu'il a subies et les mauvais traitements dont il affirme avoir été victime, corroborés par des déclarations de députés brésiliens, ont également été des éléments déterminants. Ces facteurs ont renforcé la décision de ne pas procéder à l'extradition.
En conclusion, la décision de l'Audiencia Nacional de ne pas extrader Oswaldo Eustaquio Filho repose sur des considérations juridiques et politiques. Cette affaire met en lumière les tensions entre la liberté de la presse et les accusations de crimes politiques. Le jugement peut être contesté devant le Pleno de la Sala Penal.