Une juge des Nations Unies a été condamnée pour avoir contraint une jeune femme à travailler comme esclave. Lydia Mugambe, âgée de 49 ans, a abusé de son statut pour empêcher sa victime de trouver un emploi stable, tout en l'obligeant à travailler comme domestique et à s'occuper d'enfants sans rémunération.
Les procureurs ont révélé que Mugambe, également juge à la Haute Cour en Ouganda, avait été reconnue coupable de plusieurs infractions, notamment la conspiration pour faciliter une violation de la loi sur l'immigration au Royaume-Uni. Elle sera condamnée le 2 mai au tribunal d'Oxford.
Des images diffusées par la police de Thames Valley montrent Mugambe, visiblement choquée, lorsqu'un policier lui a annoncé son arrestation en vertu de la loi sur l'esclavage moderne. Elle a affirmé : "Je suis juge dans mon pays, j'ai même immunité." Lorsqu'on lui a demandé de confirmer son immunité, elle a répondu qu'elle possédait un passeport diplomatique.
La conversation s'est terminée par sa déclaration : "Je suis venue ici en tant qu'étudiante, je n'ai besoin de personne pour travailler pour moi." Elle a insisté sur le fait que la jeune femme l'avait contactée, car elle avait déjà travaillé chez elle auparavant.
Caroline Haughey KC, l'avocate de l'accusation, a expliqué aux jurés que Mugambe avait exploité et abusé de sa victime. Elle a trompé la jeune femme sur ses droits à un emploi correctement rémunéré, et a conspiré avec le haut-commissaire adjoint ougandais pour faciliter son arrivée au Royaume-Uni.
Les procureurs ont décrit un échange dissimulé entre Mugambe et le haut-commissaire, où Mugambe devait parler à un juge concernant une affaire légale impliquant Mugerwa. Elle a également été reconnue coupable de tentative d'intimidation de la victime pour qu'elle retire son soutien à l'accusation.
Le procès a révélé que Mugambe cherchait à faciliter sa vie à moindre coût, en exploitant la jeune femme. Elle a nié avoir contraint la victime à effectuer des tâches ménagères, affirmant qu'elle l'avait toujours traitée avec amour et patience.
La jeune femme, dont le nom ne peut être révélé pour des raisons légales, a témoigné qu'elle se sentait "isolée" et "coincée" après que ses heures de travail aient été restreintes. Ce témoignage a profondément marqué le tribunal.
Selon son profil à l'ONU, Mugambe a été nommée au registre judiciaire de l'organisation en mai 2023, trois mois après que la police ait été appelée à son domicile. Le commandant de la police de Thames Valley, Ch Supt Ben Clark, a déclaré que Mugambe était une avocate extrêmement qualifiée et qu'elle avait tenté d'échapper à la justice en revendiquant son immunité diplomatique.
Il a précisé que toute immunité dont elle aurait pu bénéficier en tant que juge de l'ONU avait été annulée par le Bureau du Secrétaire général des Nations Unies. Cette affaire soulève des questions importantes sur l'abus de pouvoir et l'exploitation.
La condamnation de Lydia Mugambe met en lumière des pratiques inacceptables au sein de l'organisation internationale. Cette affaire rappelle l'importance de protéger les droits des individus, quelle que soit leur situation. La justice doit être appliquée de manière équitable, indépendamment du statut de chacun.