Le Pnat Veut Étendre La Justice Restaurative Aux Victimes De Terrorisme
Introduction
Condamné à la prison à perpétuité incompressible, Salah Abdeslam est actuellement incarcéré à la prison de Vendin-le-Veil, dans le Pas-de-Calais. Pour les victimes et leurs proches, la vie après les attentats ressemble à un chemin tortueux, rempli de hauts et de bas. Près de dix ans après les tragiques événements du 13 novembre, les blessures psychiques demeurent vives.
Justice restaurative pour les victimes
Le parquet national antiterroriste (PNAT) souhaite désormais offrir un accès à la justice restaurative aux victimes des attentats. Dans un mail adressé à diverses associations le 3 novembre, cette initiative vise à aider les victimes à se réparer tout en sensibilisant les détenus à l'impact de leurs actes. Ce protocole, bien que présent en France depuis une dizaine d'années, reste inédit dans le contexte du terrorisme.
La justice restaurative permet des rencontres entre victimes et détenus condamnés pour des faits similaires. Bien qu’elle ne remplace pas la justice pénale, elle représente une voie pour réduire les risques de récidive et pour favoriser un dialogue constructif entre les parties concernées.
Projet de comité de pilotage national
Le PNAT envisage de constituer un comité de pilotage national avec les collectifs de victimes d'ici la fin de l'année 2025. L'objectif est d'associer toutes les parties prenantes à une réflexion sur l'initiation et l'encadrement des initiatives de justice restaurative en matière terroriste. Cette démarche répond aux souhaits de plusieurs associations de victimes et d'aide aux victimes.
Ce comité a pour but de structurer les initiatives de justice restaurative, permettant ainsi aux victimes de participer activement à ce processus. Cela pourrait offrir une nouvelle perspective pour les victimes, leur permettant de s'exprimer et d'engager un dialogue avec les auteurs des actes criminels.
Réactions de Salah Abdeslam et des victimes
L'initiative du PNAT a été précédée par des déclarations de l'avocate de Salah Abdeslam, Me Olivia Ronen. Elle a indiqué que son client n'était pas hostile à l'idée de rencontrer des victimes. Selon elle, Abdeslam a exprimé le souhait d'expliquer la situation et d'ouvrir une porte aux parties civiles pour discuter de son procès et de sa détention.
Arthur Dénouveaux, président de Life for Paris, a réagi en indiquant que plusieurs victimes s'intéressent à la justice restaurative. Cela pourrait mener à des rencontres en prison, similaires à celles observées en Espagne ou en Italie. Ces échanges pourraient offrir une voie de compréhension et de réconciliation.
Possibilité de rencontres avec les victimes
Georges Salines, dont la fille a été tuée au Bataclan, exprime le souhait d’échanger avec Abdeslam. Il espère qu'une telle rencontre pourrait clarifier les événements du 13 novembre 2015, qui restent flous pour lui. Salines se demande ce que pense Abdeslam aujourd'hui des attentats et s’il les jugeait justifiés.
Bien qu'il déclare ne pas pouvoir pardonner, il souligne qu'il ne nourrit pas de haine. Organiser une telle rencontre nécessite des moyens importants, notamment des dispositifs de sécurité et la présence de médiateurs formés. Le chemin est long, mais le lancement du comité de pilotage marque une avancée vers un accès élargi à la justice restaurative.
Conclusion
La mise en place de la justice restaurative représente une étape significative pour les victimes des attentats. Cela pourrait leur offrir une opportunité de se reconstruire et de dialoguer avec ceux qui ont causé leur souffrance. Bien que le processus soit complexe, il ouvre la voie à une réflexion collective sur la manière de gérer les conséquences des actes terroristes.
