En région, Eure-et-Loir, la messe habituellement célébrée en latin dans la cathédrale de Chartres lors du pèlerinage annuel de la Pentecôte ne respecterait pas les normes en vigueur, selon le Vatican. Le pèlerinage de Chartres, qui a lieu chaque année à la Pentecôte, est dans le viseur du Vatican. Estimant que l’association Notre-Dame de chrétienté, l’organisateur de ce rendez-vous annuel, ne respecte pas les normes en vigueur, le dicastère pour le culte, dirigé par le cardinal britannique Arthur Roche, songe à interdire les célébrations tridentines qui ont lieu en clôture de ce grand rassemblement traditionaliste de l’Église catholique de France à la cathédrale Notre-Dame de Chartres, cette année début juin.
Ce ne serait pas la première fois que le Vatican prendrait de telles mesures de limitation. Depuis l’an dernier, le pèlerinage annuel Summorum Pontificum à Rome ne célèbre plus le rite tridentin dans la basilique Saint-Pierre, en vertu de l’application d’un décret papal.
Pierre, un jeune habitué de ce pèlerinage qui relie Paris à Chartres, ne comprend pas « ce qui pose problème à Rome, alors même que ces messes traditionnelles attirent de plus en plus de jeunes. L’affluence record du pèlerinage de l’an dernier en est la meilleure des démonstrations. » En 2024, la 42e édition du pèlerinage de Chartres avait ainsi réuni 18 000 marcheurs, venus de tous les diocèses de France.
Attaché aux rites anciens, ce catholique francilien, traditionaliste revendiqué, se reconnaît « dans une Église qui fait respecter des valeurs oubliées dans notre société contemporaine, dans un catholicisme antimoderne, solide sur son socle et qui ne renie pas son histoire ». Comme lui, de nombreux jeunes suivent, sur les réseaux sociaux, l’abbé Matthieu Raffray, une figure des milieux identitaires et du pèlerinage de Chartres, qui expliquait récemment dans une vidéo publiée sur Facebook que « la messe tridentine était l’un des plus grands trésors de l’Église, qui nous a été transmis il y a 2 000 ans et qu’il faut préserver ».
Quoi qu’il arrive, si le Vatican prenait cette décision d’interdire les messes tridentines au cours de ce pèlerinage chartrain, les organisateurs réfléchissent à célébrer cette messe de clôture dans un autre lieu que la cathédrale. Ce que laissait entendre Jean de Tauriers, le président de l’association organisatrice, dans les colonnes du journal « La Croix » en décembre : « Ce pèlerinage a commencé en dehors des cathédrales. Peut-être que ce sera le cas en 2025. Ce serait triste mais ça ne nous empêchera pas et ça ne limitera ni notre ardeur, ni notre nombre. »