En juillet 2024, une mise à jour défectueuse de CrowdStrike a causé des perturbations majeures, affectant des millions de dispositifs. Les aéroports, les stations de train et des chaînes de télévision ont été touchés. Ce chaos a mis en lumière les défis liés à la prise de décision au sein des entreprises.
Les experts Miguel Ángel Ariño et Pablo Maella, dans leur ouvrage, soulignent que CrowdStrike a précipité le lancement de sa mise à jour. Ils identifient dix erreurs fréquentes, allant de l'obsession du perfectionnisme à la surévaluation de ses propres capacités.
Ces erreurs incluent également la confiance excessive en l'intuition et l'importance accordée à des décisions antérieures, même si elles se sont révélées erronées. Une analyse approfondie des décisions est essentielle, car la précipitation peut mener à des risques inutiles.
André Ribeiro, vice-président chez BTS, classe les erreurs en trois catégories. La première concerne le manque de vision globale, où les décisions sont prises sans considérer leur impact sur l'entreprise. Cela peut mener à des priorités mal alignées.
Ensuite, les biais cognitifs comme le biais de confirmation, qui pousse à rechercher des informations confirmant nos croyances, exacerbent ces erreurs. Enfin, une mauvaise gestion des compromis complique souvent la prise de décision, car les leaders cherchent l'option parfaite au lieu de gérer les priorités conflictuelles.
Kodak illustre le biais de confirmation en ayant ignoré le potentiel de la photographie numérique, préférant protéger son modèle traditionnel. De même, BlackBerry a sous-estimé l'importance des écrans tactiles, perdant ainsi des parts de marché face à des concurrents comme Apple.
Ces exemples montrent comment des décisions basées sur des croyances erronées peuvent avoir des conséquences désastreuses. Les entreprises doivent apprendre à évaluer les risques et à s'adapter aux évolutions du marché.
À l'inverse, Satya Nadella, PDG de Microsoft, a pris des décisions stratégiques en se tournant vers le cloud et l'IA. Sa capacité à gérer les compromis entre innovation et rentabilité a été déterminante pour son succès.
De même, la transformation numérique d'ING, dirigée par Ralph Hamers, a été une décision audacieuse. En s'inspirant de modèles agiles, ING a su s'adapter aux nouveaux défis du secteur bancaire.
Elena Cantó, directrice des personnes et de la culture chez Facephi, souligne l'importance de l'intégration de l'analyse de données dans la prise de décision. Cela permet de mesurer l'impact des initiatives et d'optimiser des processus comme le recrutement.
Cependant, elle met en garde contre les biais que l'IA peut reproduire. Si les données d'entraînement contiennent des préjugés, l'IA peut les amplifier, soulignant la nécessité d'une vigilance constante.
La prise de décision est un processus complexe, et les erreurs peuvent avoir des répercussions considérables. En apprenant des exemples passés et en intégrant des outils modernes, les entreprises peuvent améliorer leur efficacité décisionnelle. La clé réside dans un équilibre entre intuition et analyse rigoureuse.