La nouvelle loi espagnole vise à réguler l'activité des lobbies et pourrait révéler environ 28 000 acteurs cherchant à influencer la politique nationale. Cette estimation provient des calculs du Gouvernement, inclus dans le projet de loi soumis au Congrès, selon des informations obtenues par EL MUNDO.
Le texte propose la mise en place d'un registre obligatoire pour ces groupes d'influence. Cependant, bien que l'on s'attende à un nombre élevé d'inscriptions durant la première année, seulement six postes seront créés pour gérer ce registre. Ces fonctionnaires auront pour mission de vérifier l'exactitude des informations fournies.
Ces six personnes seront intégrées à l'Office des Conflits d'Intérêts, qui renforcera son indépendance vis-à-vis du Ministère de la Transformation Digitale. Elles disposeront de trois mois pour traiter les demandes d'inscription et devront s'assurer que les lobbies respectent les exigences de mise à jour des informations et de publication annuelle des données financières.
Les lobbies devront détailler leurs revenus issus de l'influence sur l'Administration ainsi que les subventions ou fonds publics perçus. Cela s'inscrit dans une démarche visant à apporter une transparence accrue dans les interactions entre le secteur privé et le public.
Une fois la loi adoptée, les entreprises ou organisations souhaitant exercer une pression devront révéler leurs contacts avec des décideurs et les modalités de ces interactions. Cela inclut la date et la nature des échanges, renforçant ainsi la responsabilité des acteurs concernés.
Un aspect innovant de la loi est l'exigence d'un rapport de l'empreinte réglementaire pour chaque projet. Les groupes d'intérêt devront y consigner tous les contacts maintenus et leurs contributions. Cela vise à garantir une traçabilité des influences exercées sur l'élaboration des lois.
En théorie, la loi entrerait en vigueur 20 jours après son approbation. Toutefois, des préoccupations ont été soulevées quant à la cohérence de la mise en œuvre, car le même texte accorde six mois pour établir le registre.
Concernant les sanciones, il est surprenant qu'aucune responsabilité financière ne soit mentionnée pour les violations de la loi. Les infractions mineures, comme des retards dans la mise à jour du registre, entraîneront des avertissements, tandis que les infractions graves pourraient interdire l'opération pendant trois à six mois.
Les violations très graves, telles que la diffusion d'informations fausses ou l'absence d'identification en tant que groupe d'intérêt, pourraient entraîner l'annulation de la licence d'exercer pendant deux ans. Cela souligne la nécessité d'un cadre réglementaire strict pour encadrer ces activités.
La nouvelle loi sur les lobbies en Espagne marque un tournant dans la régulation des groupes d'intérêt. Bien qu'elle vise à apporter plus de transparence, des défis demeurent quant à son application effective et à la responsabilité des acteurs impliqués. L'avenir de cette législation dépendra de la capacité à instaurer un cadre clair et efficace.