La préfète d'Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé la résiliation des contrats d'association liant l’État au groupe scolaire musulman Al-Kindi à Décines-Charpieu, près de Lyon, en raison de manquements pédagogiques, administratifs et d'atteintes aux valeurs de la République. Cette décision entraînera la fin des subventions pour l'établissement de plus de 600 élèves à partir du 1er septembre 2025.
Après une inspection approfondie en avril 2024, un rapport académique a mis en lumière la présence de livres prônant le djihad dans la bibliothèque de l'établissement, un code vestimentaire discriminant pour les femmes, ainsi que des propos polémiques tenus par un enseignant sur YouTube. Des défaillances ont également été relevées en termes d'heures de cours et de gestion des fonds publics.
Malgré les mesures prises par la direction de l'école suite au rapport d'inspection, telles que le retrait des ouvrages litigieux, la mise à pied de l'enseignant et la modification du règlement intérieur, la préfecture a jugé ces actions insuffisantes. Les manquements et dysfonctionnements constatés démontrent une proximité de l'établissement Al-Kindi avec la pensée des Frères Musulmans, selon la préfecture.
Al-Kindi était l'un des deux derniers lycées musulmans de France à disposer de l'agrément, aux côtés de l'établissement Ibn Khaldoun de Marseille. En décembre 2023, le lycée privé musulman Averroès de Lille avait également perdu son agrément en raison de cours douteux et de finances occultes. La Fédération nationale de l'enseignement privé musulman comptait onze établissements sous contrat avec l'État à la rentrée 2023.
La décision de la préfecture de résilier les contrats avec Al-Kindi souligne l'importance de respecter les valeurs de la République et de garantir une éducation conforme aux normes pédagogiques. Cette mesure vise à assurer la qualité de l'enseignement et à préserver l'intégrité des établissements scolaires en France.