Le groupe Palestine Action a été officiellement interdit le 5 juillet dernier. Lors d'une manifestation de soutien, une cinquantaine de personnes ont été arrêtées dans le quartier de Westminster à Londres. Elles ont été interpellées pour avoir brandi des pancartes de soutien à ce groupe classé comme « organisation terroriste » par les autorités britanniques.
Des dizaines de manifestants ont écrit à la main sur des pancartes blanches : « Je m’oppose au génocide, je soutiens Palestine Action ». La police de Londres a confirmé l'arrestation de 55 personnes pour avoir affiché ces messages. Ces arrestations ont eu lieu sous le cadre de la loi sur le terrorisme de 2000.
Lors de son interpellation, un homme a déclaré : « La liberté d’expression est morte dans ce pays, honte à la Met police ». Ce sentiment de frustration se répand parmi les manifestants, qui estiment que leurs droits sont bafoués.
D'autres rassemblements ont eu lieu à travers le pays, avec des arrestations signalées à Édimbourg, Bristol et Manchester. Au total, au moins 35 manifestants ont été interpellés, renforçant l'idée d'une répression croissante contre ceux qui s'opposent à la politique britannique vis-à-vis d'Israël.
Le groupe Defend Our Juries, organisateur des manifestations, a accusé le gouvernement britannique d'être complice du génocide israélien contre les Palestiniens. Sur X, ils ont déclaré que le gouvernement tente de réduire au silence ceux qui dénoncent cette complicité.
Cette accusation fait écho à des préoccupations plus larges concernant la liberté d'expression au Royaume-Uni. Les manifestations s'inscrivent dans un contexte où les voix critiques sont de plus en plus réprimées.
Le Parlement britannique a approuvé l'interdiction du mouvement Palestine Action début juillet, quelques jours après que des militants aient pénétré sur une base militaire. Quatre personnes ont été inculpées pour ces actes, qui ont été qualifiés de terrorisme par les autorités.
La Haute Cour de Londres a refusé de suspendre cette interdiction, malgré les critiques des experts des Nations unies. Ils estiment que « de simples dommages matériels ne sont pas suffisamment graves pour être qualifiés de terrorisme », soulignant ainsi le débat autour de la définition du terrorisme.
Les événements récents à Londres illustrent une tension croissante autour de la liberté d'expression et des droits de manifestation. Les arrestations massives et les accusations portées contre le gouvernement britannique soulèvent des questions importantes sur la manière dont les autorités gèrent les dissentiments. Ce contexte met en lumière les défis auxquels sont confrontés ceux qui soutiennent la cause palestinienne au Royaume-Uni.