« Ils ont tué tous ces jeunes » - Enquête de la BBC sur un massacre présumé dans une ville congolaise contrôlée par des rebelles

Une enquête sur un massacre présumé à Goma

La ville de Goma, en République Démocratique du Congo, a été le théâtre d'un événement tragique. Des témoins rapportent que des jeunes ont été tués par des rebelles du M23. Parmi les victimes se trouvait Freddy Mukuza, un rappeur et père de famille, dont les derniers instants ont été observés par un ami. Ce dernier, nommé Justin, a décrit la scène terrible qui s'est déroulée sous ses yeux.

Les derniers instants de Freddy Mukuza

Freddy a été abattu alors qu'il se trouvait dans son quartier de Kasika. Des témoins affirment qu'au moins 17 à 22 personnes ont été tuées en une heure. Justin raconte comment ils ont tenté d'approcher Freddy, mais les rebelles ont ouvert le feu pour les en empêcher. Ce n'est qu'après sa mort qu'ils ont pu récupérer son corps.

Les rebelles du M23 ont envahi Goma à la fin janvier, et depuis, ils exercent un contrôle total sur la ville. Les habitants de Goma vivent dans la peur, car le M23 est le seul groupe armé capable d'opérer sans entrave. Les autorités locales n'ont pas fourni de bilan officiel des victimes, laissant les familles dans l'incertitude.

La vie sous le contrôle du M23

La vie quotidienne à Goma a radicalement changé depuis l'arrivée des rebelles. Les habitants, comme Justin, se sentent piégés. Ils craignent pour leur vie et celle de leurs proches. Justin a même retiré ses enfants de l'école, de peur qu'ils ne soient enlevés pour être enrôlés de force par les rebelles.

Freddy Mukuza, quant à lui, était un activiste qui utilisait sa musique pour dénoncer les injustices de son pays. Ses paroles résonnent encore dans les esprits : "Qui viendra en aide à ces gens ?" Sa voix, maintenant éteinte, rappelle la lutte des Congolais contre la pauvreté et la violence.

Des témoignages poignants

Les récits des survivants sont déchirants. Un jeune homme, qui a assisté à la scène, a décrit comment les rebelles ont tiré sur tout le monde sans discernement. "Il n'y avait pas d'enquête avant de tirer," a-t-il déclaré. Les victimes étaient principalement des civils, pris au piège dans la tourmente de la violence.

Un autre témoin a expliqué comment les hommes de son quartier devaient rentrer chez eux avant la tombée de la nuit. La peur est omniprésente, et les gens évitent de se rassembler. "Avant, nous parlions des problèmes, maintenant nous vivons dans le silence," a-t-il ajouté.

La réaction internationale et les conséquences

Depuis ces événements tragiques, peu d'informations ont filtré à l'extérieur de Goma. Les journalistes locaux sont sous pression, et les témoignages de violence sont souvent étouffés. Cependant, une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a montré des corps empilés, soulignant l'horreur de la situation.

Les groupes de droits de l'homme ont dénoncé les abus commis par le M23 depuis sa création. Les allégations incluent des exécutions sommaires et des violences sexuelles. La communauté internationale doit prendre conscience de cette crise humanitaire qui perdure depuis des décennies en RDC.

Conclusion

La situation à Goma est alarmante. Les habitants vivent dans une peur constante, et les récits de violence et de souffrance sont nombreux. Freddy Mukuza, comme tant d'autres, est devenu une victime d'un conflit qui semble sans fin. Il est crucial que le monde se souvienne de ces histoires et agisse pour mettre fin à cette spirale de violence.