Le gouvernement britannique est en pleine négociation avec la France concernant un projet visant à retourner les migrants illégaux ayant traversé la Manche sur de petites embarcations. En contrepartie, le Royaume-Uni accepterait des migrants légaux cherchant à rejoindre leur famille.
Selon le ministère français de l'Intérieur, ce projet serait un projet pilote basé sur un principe de "un pour un", visant à dissuader les réseaux de trafic de migrants. Les conservateurs britanniques ont exprimé que la décision du Labour de supprimer l'accord de déportation vers le Rwanda l'année dernière avait enlevé un dissuasion à l'immigration illégale.
La ministre britannique des Transports, Lilian Greenwood, a confirmé que le gouvernement discutait avec la France des questions liées à la migration. Cependant, elle n'a pas commenté la possibilité d'un accord de retour. Elle a déclaré à Sky News : "Je peux confirmer qu'il y a des discussions en cours avec le gouvernement français sur la manière de stopper ce commerce dangereux de personnes."
Les discussions avec la France ont été rapportées pour la première fois par le Financial Times. Le ministère français a précisé que son intérêt est de décourager les migrants et les réseaux de trafic de tenter de rejoindre le Royaume-Uni depuis la France.
En 2023, le gouvernement conservateur précédent a conclu un accord pour verser près de 500 millions de livres sterling à la France sur trois ans, afin de renforcer les effectifs pour aider à stopper les migrants traversant la Manche. Kemi Badenoch, leader conservatrice, a souligné que l'ancien gouvernement avait plusieurs accords, y compris avec la France et le Rwanda.
Le projet rwandais visait à dissuader les traversées en envoyant certaines personnes arrivées illégalement au Royaume-Uni vers le pays d'Afrique de l'Est. Toutefois, ce plan a été bloqué par des défis juridiques et le Labour a annulé l'accord avant toute déportation. Badenoch a critiqué cette décision, affirmant qu'elle avait supprimé une dissuasion à l'immigration illégale.
Lee Anderson, député de Reform UK, a déclaré que le gouvernement devrait se concentrer sur la sécurisation de ses frontières plutôt que de négocier des accords. Il a ajouté que la priorité doit être de réduire le nombre de migrants illégaux dans le pays, plutôt que de simplement les remplacer.
Les Libéraux-démocrates et le Parti vert ont été contactés pour des commentaires. En 2023, le Premier ministre Sir Keir Starmer a exprimé son intention de rechercher un accord de retour à l'échelle de l'UE, mais aucun accord n'a été conclu depuis que le Labour a remporté les élections générales l'année dernière.
Les données récentes du ministère de l'Intérieur montrent que plus de 8 180 personnes ont traversé la Manche cette année, soit une augmentation de 31 % par rapport à l'année précédente. Un porte-parole du ministère a déclaré que le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur étaient clairs sur la nécessité d'une collaboration étroite avec la France pour prévenir ces traversées dangereuses.
Il a également été indiqué que des mesures étaient en cours pour intensifier la coopération avec la France et d'autres pays européens confrontés aux mêmes défis, en explorant des mesures innovantes pour démanteler les modèles commerciaux des gangs de trafic.
Les négociations entre le Royaume-Uni et la France sur le retour des migrants sont cruciales pour aborder la question de l'immigration illégale. La mise en œuvre d'un accord pourrait avoir un impact significatif sur la lutte contre le trafic de personnes et la gestion des flux migratoires. Les discussions en cours soulignent l'importance d'une coopération internationale dans ce domaine complexe.