La guerre et la défense sont des actes politiques cruciaux. Les États les abordent selon des caractéristiques fixes, telles que leur situation géographique, ainsi que d'autres aspects stables, comme la qualité institutionnelle ou les alliances internationales.
Dans les démocraties, ces actes doivent être validés par les citoyens. La situation actuelle exige une réévaluation des politiques de défense, notamment en Espagne, où le président doit préserver son pouvoir.
En Espagne, le paramètre clé qui influence la politique de défense est domestique. Cela se traduit par la nécessité pour le président de maintenir son pouvoir. Pedro Sánchez, en particulier, gouverne sans le soutien de la Chambre qui l'a investi après avoir perdu les élections.
Sa déclaration majeure du 8 septembre 2024, affirmant qu'il s'agira d'une législature longue avec ou sans le soutien du législatif, illustre cette dynamique. Le pouvoir législatif, représenté par les Cortes, a la capacité de contrôler l'action de l'exécutif.
La gestion du pouvoir par Sánchez vise à contourner le Parlement, en se réunissant avec d'autres groupes où sa voix est dominante. Il a convoqué tous les groupes, sauf Vox, pour discuter des dépenses de défense.
Sans une réunion au Congrès, ces groupes n'ont pas pu contester les chiffres avancés par le président, qui se vante qu'Espagne est le dixième plus grand contributeur militaire de l'OTAN. En réalité, cette position est anormale, car l'Espagne est la septième économie de l'alliance.
Lors d'une récente consultation, Sánchez a évité de donner des détails sur l'augmentation des dépenses militaires, prétextant que l'OTAN n'avait pas encore fixé les chiffres pour 2024. Bien qu'il y ait une redefinition en cours, l'organisation dispose d'estimations pour l'Espagne qui ne sont pas encourageantes.
Le président met l'accent sur le langage et les gestes, en proposant de remplacer le concept de défense par celui de sécurité. Il affirme qu'« il n'y aura pas de soldats russes traversant les Pyrénées », ignorant la réalité des menaces actuelles.
Modifier la définition de la défense permettrait d'élargir les budgets alloués. Cependant, Sánchez ne parle pas d'investir dans des drones ou des troupes, mais plutôt dans des technologies pour contrer les cyberattaques, où des entreprises comme Telefónica et Indra sont en première ligne.
Il a également mis en avant son soutien aux pays menacés par sa visite en Finlande, une démarche critiquable, car il a visité Helsinki autant de fois que Valence. Espérons qu'il puisse construire une politique de l'État sans murs.
En résumé, la politique de défense espagnole est marquée par des enjeux internes et des choix stratégiques discutables. La nécessité de réévaluer les dépenses militaires et de renforcer la sécurité nationale est plus pressante que jamais. L'avenir dépendra de la capacité de Sánchez à naviguer dans ces défis tout en préservant son pouvoir.