« On Dispose D’un Suivi Sur 50 Ans » : La Pêche à la Coquille Saint-Jacques en Baie de Seine Obtient le Label Durable de l’ONG MSC

Introduction

Sur la mer agitée, un chalutier rouge et blanc attire l'attention en remontant ses dragues. Ce jeudi 4 décembre, des dizaines de coquillards s'affairent dans la baie de Seine, un véritable eldorado pour la célèbre coquille Saint-Jacques. Ce gisement a récemment obtenu le label de pêche durable de l'ONG Marine Stewardship Council (MSC).

Évaluation des pratiques de pêche

Amélie Navarre, directrice de MSC France, explique que la pêcherie de baie de Seine a choisi de faire évaluer ses pratiques. Pendant 11 mois, des auditeurs et des experts ont analysé la gestion de la ressource. L'Ifremer estime qu'environ 120 000 tonnes de coquilles Saint-Jacques se trouvent dans cette baie.

En 2010, l'Ifremer avait recensé seulement 10 000 tonnes. Dimitri Rogoff, président du comité régional des pêches, souligne l'importance de ce suivi sur 50 ans. La baie de Seine est gérée par les pêcheurs, pour les pêcheurs, et les résultats montrent une augmentation des coquilles.

Conditions favorables à la pêche

Les conditions naturelles ont été favorables, malgré un réchauffement des eaux l'été. L'absence de prédateurs comme le poulpe a également contribué à ce succès. La pêche est organisée dans des zones qui ouvrent à des moments spécifiques, avec des restrictions pour limiter l'exploitation.

La zone de la baie de Seine ouvre tard, le 3 novembre, et ferme tôt, fin mars. Des jachères instaurées en 2016 ont permis de protéger les coquilles juvéniles, tout en fermant des zones pour leur régénération.

Réglementation et quotas

Les bateaux opérant en baie de Seine sont soumis à des quotas stricts. Les plus grands, mesurant 16 mètres, peuvent pêcher jusqu'à 1,8 tonne par marée. Le comité fixe également le nombre de sorties hebdomadaires, avec quatre sorties pendant la haute saison.

Bien que ces règles aient suscité des tensions, elles ont porté leurs fruits. Le label, décerné pour cinq ans par MSC, témoigne des efforts déployés pour assurer la durabilité de la pêche.

Impact du label sur la filière

Alexandra Maufroy, responsable scientifique du pôle pêcherie, souligne l'importance du travail avant, pendant et après la labellisation. Cela permet de maîtriser l'impact sur l'écosystème et d'améliorer le suivi des quantités débarquées. Les pêcheurs doivent déclarer leurs captures pour éviter les prises hors-quota.

La filière espère que ce label générera des retombées commerciales, ouvrant de nouveaux marchés, notamment à l'export. Avec environ 30 000 tonnes annuelles, la pêcherie de baie de Seine doit valoriser ses débouchés, surtout après la haute saison.

Conclusion

Ce 4 décembre, sous un ciel nuageux, la flottille regagne ses ports, les cales pleines de coquilles Saint-Jacques. Les efforts pour obtenir le label de MSC sont un signe positif pour l'avenir de la pêche en baie de Seine. Les pêcheurs continuent de travailler pour garantir la durabilité et la qualité de leur ressource précieuse.