En 1998, Jean-Marie Le Pen crie victoire après avoir réuni plusieurs milliers de manifestants devant le tribunal de Versailles (Yvelines) en marge de son procès pour violences contre la candidate aux législatives à Mantes-la-Jolie. Quand Jean-Marie Le Pen n’était pas en campagne, ou sur un plateau de télévision, on pouvait souvent le trouver… au tribunal. En septembre 2019, l’ancien président du FN, mort ce mardi à l’âge de 96 ans, a encore été mis en examen pour « détournement de fonds publics » dans l’affaire des emplois présumés fictifs du parti au Parlement européen. Tout au long de sa longue carrière politique, le leader d’extrême droite aura été la vedette de multiples procès. Pour y répondre de ses provocations répétées ou pour régler ses différends politiques ou familiaux.
Dans la vie tumultueuse de Jean-Marie Le Pen, l’année 1976 marque un tournant. Le président du FN, qui échappe à la bombe qui détruit son appartement parisien, devient le légataire d’un riche sympathisant de l’extrême droite, Hubert Lambert. Cet héritier de la dynastie des ciments Lambert, personnage fantasque et mentalement fragile, meurt à 42 ans, sans enfant. Il lègue à Le Pen des avoirs financiers et bancaires ainsi que la moitié de la SCI possédant l’hôtel particulier du parc de Montretout, à Saint-Cloud. Un héritage que Philippe Lambert, cousin du défunt, entend bien contester en justice. Mais cette fois, le combat judiciaire va tourner court.
Chez les Le Pen, les querelles familiales se terminent souvent devant les tribunaux. Après la scission de 1999, Le Pen se retourne contre sa fille aînée, Marie-Caroline, mariée à Philippe Olivier, l’un des principaux lieutenants de Mégret. Il l’attaque pour récupérer des fonds investis dans la SERP, société de disques qu’il a créée et dont elle est la gérante. Obligée de déposer le bilan de la société, elle riposte en vendant l’une des deux maisons familiales de La Trinité-sur-Mer (Morbihan). Le Pen bloque la vente. La procédure ira jusqu’en cassation.
La Seconde Guerre mondiale a été un terrain privilégié pour les provocations du patriarche. Son jugement, en 2005, sur l’occupation allemande « pas particulièrement inhumaine » en France lui vaut d’être condamné sept ans plus tard à trois mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende. Ses déclarations sur les chambres à gaz réitérées en avril 2015 entraînent sa suspension puis son exclusion du Front national désormais présidé par Marine Le Pen.