Le gouvernement britannique a annoncé la suppression de NHS England, la plus grande organisation quango au monde. Cette décision vise à ramener NHS England, qui gère une grande partie du service de santé, sous le contrôle du Department of Health and Social Care (DHSC). Avec plus de 14 000 employés, NHS England est environ quatre fois plus grand que le DHSC lui-même.
Cette taille est en partie due à l'absorption de Health Education England et de NHS Digital, qui supervisent respectivement la formation du personnel et la collecte de données. NHS England joue également un rôle clé dans l'organisation de certains services de première ligne, comme les médecins généralistes et les soins hospitaliers spécialisés.
La réorganisation devrait entraîner la suppression d'environ 9 000 postes, ce qui pourrait permettre d'économiser au moins 500 millions de livres sterling. Bien que cette somme semble importante, elle ne représente qu'environ 0,25 % du budget de la santé. Le King's Fund a qualifié cette économie de "goutte dans l'océan" qui ne suffira pas à améliorer les services de première ligne.
En plus des économies financières, cette réforme vise à réduire la bureaucratie. Un exemple cité par le député Streeting évoque une organisation devant remplir 250 formulaires en un mois pour satisfaire à la fois le département de la santé et NHS England.
Réagissant à cette annonce, l'ancien secrétaire à la santé Jeremy Hunt a qualifié NHS England de "monstre bureaucratique" qui étouffe l'innovation. Les professionnels de la santé se plaignent souvent du contrôle excessif exercé par NHS England, y compris la nécessité de demander des autorisations pour des tâches aussi simples que des interviews médiatiques.
Il est important de noter que cette réforme est également une question de contrôle. Le Premier ministre Sir Keir Starmer a souligné l'importance d'un gouvernement démocratiquement élu pour gérer le fonctionnement quotidien du service de santé.
Les quangos, ou "organisations quasi-autonomes non gouvernementales", sont créés par le gouvernement pour superviser les réglementations tout en opérant indépendamment des politiciens. NHS England a été établi dans le cadre des réformes de 2012, sous l'ancien secrétaire à la santé Andrew Lansley, pour libérer le service de santé de l'ingérence politique.
Au fil des ans, NHS England a exercé cette indépendance, notamment sous la direction de Sir Simon Stevens, qui a réussi à convaincre le gouvernement de Theresa May d'augmenter le financement. Cependant, après le départ de Lansley, les ministres de la santé conservateurs ont exprimé leur frustration face au fait que cette partie essentielle de leur portefeuille échappait à leur contrôle.
Avec l'arrivée de Streeting à la tête du DHSC, il est devenu évident qu'il partageait cette préoccupation. L'annonce de la suppression de la moitié des postes chez NHS England a suivi la décision de la directrice générale actuelle, Amanda Pritchard, de démissionner. Cela soulève des questions sur l'impact réel de cette réorganisation sur les services de santé.
Le gouvernement affirme que cette réforme améliorera les services et réduira les temps d'attente, un des ses objectifs prioritaires. Cependant, le public se demande quelles différences concrètes cela apportera aux services.
La suppression de NHS England marque un tournant significatif dans la gestion du service de santé britannique. Bien que le gouvernement vise à réduire la bureaucratie et à améliorer l'efficacité, les préoccupations concernant l'impact sur l'emploi et la qualité des services demeurent. Les prochaines étapes de cette réorganisation seront cruciales pour déterminer son succès.