Les reporteurs graphiques d'Argentine réclament la démission de la ministre de la Sécurité après la grave blessure du photographe Pablo Grillo lors d'une manifestation à Buenos Aires.

Exigence de démission de Patricia Bullrich

L'Association des Reporters Graphiques de la République Argentine (ARGRA) demande la démission immédiate de Patricia Bullrich, ministre de la Sécurité Nationale. Cette demande intervient après que le photographe Pablo Grillo, âgé de 34 ans, ait été gravement blessé lors d'une manifestation à Buenos Aires en faveur des retraités.

Cette manifestation a vu la participation de supporters de football et a dégénéré en affrontements avec la police, entraînant plus de 100 arrestations et une vingtaine de blessés. Dans une vidéo devenue virale, Grillo a été touché à la tête alors qu'il tentait de capturer des images.

Appel à la justice

ARGRA exige que le président argentin, Javier Milei, écarte sa ministre et la mette à disposition de la justice, ainsi que ses subalternes. L'association affirme que le non-respect de cette demande ferait de Milei un complice moral, politique et pénal des actes commis par Bullrich.

Pablo Grillo, un photographe indépendant, documente souvent des actions sociales et politiques. Il a étudié à l'école de l'ARGRA et son père, Fabián Grillo, a confirmé son état critique à l'hôpital Ramos Mejía de Buenos Aires.

Réactions à la violence policière

Fabián Grillo a exprimé sa fierté pour l'engagement politique de son fils, après que Bullrich ait qualifié Pablo de militant kirchneriste et les manifestants de "criminels". Malgré son état grave, Bullrich a continué à désigner les manifestants comme une menace.

Elle a affirmé que les manifestants étaient préparés pour la violence et a mentionné que plusieurs d'entre eux avaient des antécédents criminels. Lors de l'incident, environ 150 manifestants ont été arrêtés et entre 15 et 17 policiers ont été blessés.

Mobilisation des retraités

Chaque mercredi, les retraités se mobilisent pour dénoncer la dégradation de leur pouvoir d'achat. Ces manifestations, souvent réprimées par la police, ont pris de l'ampleur après la chute brutale de leurs revenus sous la présidence de Milei.

Des hashtags tels que #RenunciaBullrich et #TodosConLosJubilados circulent sur les réseaux sociaux. Les images d'un retraité touché par le gaz lacrymogène ont suscité la solidarité de supporters de football, renforçant le soutien aux retraités.

Critique du protocole de sécurité

ARGRA a dénoncé le protocole de sécurité instauré par Bullrich, le qualifiant d'illégal et d'inconstitutionnel. En seulement 50 jours, ce protocole a causé des blessures à de nombreux reporters graphiques et travailleurs de presse.

Le sociologue Jorge Elbaum a souligné que la violence policière contre les retraités n'était pas aussi répandue dans le passé, ce qui a choqué l'opinion publique. Les manifestants ont chanté des slogans dénonçant la brutalité policière, mettant en lumière la situation difficile des retraités.

Conclusion

La situation actuelle en Argentine soulève des questions cruciales sur la violence policière et les droits des manifestants. La demande de démission de Bullrich par ARGRA montre l'urgence d'une réflexion sur les mesures de sécurité et le traitement des citoyens lors des manifestations. Les événements récents pourraient marquer un tournant dans la lutte pour les droits des retraités et la liberté d'expression.