Paris, France, le 7 janvier 2025. Des centaines de personnes se sont réunies place de la République. LP/Olivier CorsanÀ Paris, Lyon ou Marseille, la mort de Jean-Marie Le Pen, cofondateur du Rassemblement national est fêtée par des centaines de personnes ce mardi. Des scènes qualifiées de « honteuses » par Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur.
« Rien, absolument rien ne justifie qu’on danse sur un cadavre. La mort d’un homme, fût-il un adversaire politique, ne devrait inspirer que de la retenue et de la dignité. Ces scènes de liesse sont tout simplement honteuses », a commenté locataire de Beauvau sur X.
Plusieurs centaines d’opposants à Jean-Marie se sont rassemblés, dans la soirée, dans plusieurs villes de France pour célébrer, avec chants, fumigènes et feux d’artifice, le décès de cette figure historique de l’extrême droite.
« Ce sale raciste est mort », disait à Paris une pancarte brandie dans la foule de quelques centaines de personnes qui s’est formée en début de soirée place de la République, et où flottaient quelques drapeaux du Nouveau parti anticapitaliste (NPA).
« J’ai grandi avec l’idée que Jean-Marie Le Pen, c’était le diable. En 2002, il a fait très peur à mes parents. Quand j’ai annoncé à ma mère qu’il était mort, elle était très contente », nous souffle Hassina, étudiante de 26 ans d’origine algérienne, qui attendait avec impatience cette soirée « depuis des années ».
Là comme à Lyon, quelques feux d’artifice ont été tirés. Jusqu’à 600 personnes, selon la préfecture, se sont réunies dans le centre-ville. Le rassemblement a eu lieu à l’initiative de l’ultragauche afin de « faire la fête » après la mort de Jean-Marie Le Pen, comme le dit l’appel lancé sur le compte Rebellyon sur X.
À Marseille, où entre 200 à 300 personnes se sont retrouvées sur le Vieux-Port selon des journalistes sur place, l’ambiance était aussi festive, entre bouteilles de champagne, petits chapeaux de fête et cette pancarte : « Enfin ». « C’est la mort d’un personnage qu’on déteste, parce qu’il était misogyne, raciste, négationniste, antisémite et tout ça. Il faut célébrer quand les personnages aussi haineux meurent », a expliqué Louise Delporte, une étudiante en sciences politiques de 20 ans.
« C’est un symbole qui meurt et c’est vraiment bien de le savoir. Un symbole d’une extrême droite qui n’a plus aucun sens aujourd’hui. Malheureusement, elle existe encore et il faut rappeler qu’elle ne doit pas être vivante », s’est de son côté réjoui Vivien Perez, un jeune musicien de 24 ans.
Jean-Marie Le Pen, figure de l’extrême droite française et finaliste de la présidentielle de 2002, est mort mardi à l’âge de 96 ans en région parisienne, dans un établissement où il avait été admis il y a plusieurs semaines. Des manifestations monstres avaient été organisées à travers la France au printemps 2002 contre sa qualification au second tour de l’élection présidentielle qui l’avait opposé à Jacques Chirac.