Les députés RN Jean-Philippe Tanguy et Sébastien Chenu (à droite) ont été reçus vendredi à Bercy. AFP/Bertrand GUAY.
Des députés du Rassemblement national consultés vendredi par les ministres de Bercy sur le budget 2025 ont indiqué « rester sur leur faim », reprochant à la gauche « une escroquerie politique » en faisant croire à la possibilité d’obtenir une suspension de la réforme des retraites.
« On reste un peu sur notre faim sur ces échanges avec les ministres, on ne voit pas bien où ils veulent aller », a déclaré le vice-président du RN, Sébastien Chenu, après un entretien d’environ une heure avec les ministres de l’Économie Éric Lombard et des Comptes publics Amélie de Montchalin.
Le député a souligné que les ministres n’avaient pas souhaité « explorer » des sujets défendus par le parti d’extrême droite, tels que la réduction de la contribution française à l’UE ou la refonte de l’aide médicale d’État. Il a toutefois évoqué de « petites victoires », comme l’engagement du gouvernement à ne pas désindexer les retraites sur l’inflation.
« Pour le reste, il y a encore beaucoup à écrire pour qu’on puisse trouver un motif de réassurance ou d’assurance sur ce budget », a-t-il ajouté, faisant toujours planer la menace d’une censure après cet entretien, dans le cadre des discussions menées par Bercy depuis lundi avec les forces politiques.
Son collègue Jean-Philippe Tanguy a mentionné plusieurs « sujets d’inquiétude » pour le RN, notamment le fait que le gouvernement ait acté « un dérapage du déficit public » - possiblement à 5,4 % du PIB selon des propos attribués à Amélie de Montchalin - alors que « les pistes d’économies ont à peine été effleurées ». Le RN réclame notamment des économies sur les opérateurs de l’État dès cette année.
Il a déploré également « le grand flou » sur la fiscalité des particuliers, la piste d’une taxation du patrimoine des plus riches, évoquée par la presse, n’ayant pas été abordée selon lui.
Concernant la réforme des retraites, dont les socialistes demandent une suspension du report de la mesure des 64 ans comme prix de leur non-censure, Jean-Philippe Tanguy a dénoncé « une escroquerie politique », estimant improbable que le gouvernement fasse des concessions majeures.