Un pas significatif a été franchi au Parlement français pour la réhabilitation des femmes condamnées pour avoir avorté. Le Sénat a adopté un texte reconnaissant la souffrance des femmes ayant pratiqué une interruption volontaire de grossesse (IVG) illégale avant la loi Veil de 1975. Ce texte sera examiné le 20 mars prochain.
Cette proposition de loi, portée par Laurence Rossignol, ancienne ministre des Droits des femmes, a été adoptée à l’unanimité en commission. Elle vise à faire reconnaître que les lois précédant 1975 ont constitué une atteinte à la santé des femmes et à leurs droits. Ces législations ont entraîné de nombreux décès et des souffrances physiques et morales.
Laurence Rossignol a salué ce vote unanime, affirmant qu'il prouve le consensus solide en France sur le droit à l’avortement. Elle a souligné qu'un an après l’inscription de l’IVG dans la Constitution, il est crucial de rappeler que ces législations étaient criminelles pour les femmes.
La sénatrice a également déclaré que, face à la remise en cause du droit à l’avortement dans le monde, il est essentiel de montrer que certains pays, comme la France, demeurent fermes dans leur défense de ce droit. Ce texte vise à changer la perception de la honte liée à l’avortement.
La proposition de loi prévoit également la création d’une commission nationale indépendante pour reconnaître le préjudice subi par les femmes ayant avorté. Cette commission aura pour mission de contribuer au recueil et à la transmission de la mémoire des femmes ayant été contraintes aux avortements clandestins.
Cette initiative répond à un appel publié dans Libération, demandant la réhabilitation des femmes injustement condamnées. Cet appel a été signé par un collectif de personnalités politiques et artistiques, dont l’écrivaine Annie Ernaux et la présidente de la Fondation des femmes, Anne-Cécile Mailfert.
Le soutien du gouvernement à cette proposition de loi montre l'importance accordée à ce sujet. La sénatrice Rossignol a exprimé l'espoir que cette initiative puisse sensibiliser davantage la société sur les injustices subies par ces femmes. La réhabilitation est un symbole fort de reconnaissance de leur souffrance.
En effet, il est crucial de ne pas oublier l’histoire des femmes qui ont été condamnées pour avoir exercé leur droit à disposer de leur corps. Cette démarche vise à préserver la mémoire et à honorer celles qui ont souffert.
La proposition de loi sur la réhabilitation des femmes condamnées pour avortement marque un tournant dans la reconnaissance des droits des femmes en France. Elle souligne l'importance de défendre le droit à l'avortement et de réparer les injustices passées. Ce texte est un pas vers une société plus juste et respectueuse des droits fondamentaux.