Diana Morant a menacé de présenter une motion de censure contre Carlos Mazón si le PP d'Alberto Núñez Feijóo ne prenait pas de mesures « dans les prochaines heures ». Cette déclaration a eu lieu le 28 février, mais les heures se sont transformées en presque deux semaines. La motion de censure a évolué en une demande d'élections anticipées.
Ce revirement marque le sixième changement de cap en quatre mois pour les socialistes valencians face au baron du PP. La secrétaire générale du PSPV-PSOE a justifié son refus de soutenir une motion de censure proposée par Compromís, qui était vouée à l'échec sans le soutien de Vox. « La démission du président de la Generalitat n'est plus une solution », a-t-elle déclaré.
Morant a ajouté : « Nous voulons des urnes, pas des récits ». Elle a souligné que Mazón n'avait plus d'honorabilité et ne méritait plus d'occuper ce poste. Elle a également critiqué Feijóo pour maintenir Mazón en poste, malgré les révélations d'une juge concernant la gestion de la dana survenue le 29 octobre.
Face à un gouvernement valencien qu'elle considère comme ayant « perdu toute légitimité », Morant a décidé de se présenter comme une alternative politique. Elle a même critiqué Compromís pour privilégier le « calcul politique », ce qui représente un énième changement de discours à l'égard de Mazón. Des voix au sein du parti s'interrogent sur ses retournements de situation.
De plus, certains regrettent que le PSPV-PSOE ait renoncé à une motion de censure au parlement autonome, qui aurait permis de mettre en lumière la gestion de la dana qui accule Mazón. Ce changement de stratégie a suscité des interrogations sur la manière dont le PSPV-PSOE compte s'opposer au président de la Generalitat.
Au cours de ces quatre derniers mois, le PSOE valencien a changé sa position à plusieurs reprises. Dans un premier temps, Morant avait indiqué que les socialistes étaient prêts à soutenir les budgets de Mazón pour la reconstruction de Valence. À cette époque, il était jugé inacceptable que le principal parti d'opposition ne soutienne pas le président après une tragédie ayant causé 228 victimes.
Le PSOE a d'ailleurs pris du recul lors de la première manifestation massive demandant la démission de Mazón. Cette protestation a marqué un tournant dans la stratégie socialiste, révélant une montée du rejet social envers la gestion de Mazón. Ainsi, Morant a proposé au PP les votes socialistes pour destituer Mazón et nommer un Consell de profil technique.
Cependant, Compromís a directement incité le PSPV à présenter une motion de censure. Les socialistes ont tenté de l'éviter en affirmant ne pas avoir les chiffres nécessaires, mais Morant a de nouveau menacé de la présenter si Feijóo continuait de soutenir Mazón. Finalement, la motion a été écartée, et la dernière manœuvre se concentre désormais sur la demande d'élections.
La situation politique en Valence est marquée par des retournements de situation et une instabilité au sein du PSPV-PSOE. La décision de Morant de demander des élections anticipées plutôt que de poursuivre une motion de censure témoigne d'une volonté de redéfinir la stratégie face à un président dont la légitimité est contestée. Cette dynamique pourrait avoir des conséquences significatives sur l'avenir politique de la région.