Ahmed al Sharaa a effectué une visite officielle à Ankara ce mardi, marquant une étape importante dans les relations entre la Syrie et la Turquie. En tant que chef d'État de la nation arabe, il a rencontré des autorités turques, soulignant l'importance de cette rencontre dans le contexte actuel.
Sharaa, connu sous le nom de guerre d'Abu Mohamed al Jolani, avait précédemment bénéficié de l'aide turque durant la guerre en Syrie. Cette collaboration a été cruciale pour établir son pouvoir à Idlib, le dernier bastion de l'opposition avant l'offensive contre le régime de Bashar al-Assad.
Lors d'une conférence de presse aux côtés de Recep Tayyip Erdogan, Sharaa a remercié les institutions turques pour leur soutien, affirmant que le peuple syrien n'oublierait jamais cette aide.
Cette rencontre symbolise un nouveau départ pour les relations entre la Turquie et la Syrie, après plus d'une décennie de tensions. Ankara a longtemps soutenu diverses factions contre le régime déchu, mais semble désormais vouloir établir des liens plus étroits avec le gouvernement intérimaire syrien.
Les autorités turques ont décoré les rues d'Ankara avec des banderoles et des drapeaux des deux pays, illustrant le souhait d'une coopération renforcée. Sharaa a été accueilli avec honneur, ce qui témoigne de l'importance de cette visite.
La Turquie cherche à renforcer son influence en Syrie, tout en soutenant le gouvernement intérimaire dans sa quête de reconnaissance internationale. Ankara a déjà rouvert sa délégation diplomatique et s'est engagée à aider à la reconstruction du pays dévasté par des années de conflit.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a récemment annoncé que les deux pays travaillent à établir des zones de coopération dans divers domaines, y compris l'énergie et l'éducation.
La Turquie a clairement exprimé son intention de mettre fin à l'autogouvernance kurde dans le nord-est de la Syrie, considérée comme une menace pour sa sécurité nationale. Les affrontements récents entre factions pro-turques et milices kurdes ont fait de nombreuses victimes, exacerbant la situation humanitaire.
Sharaa a demandé à la Turquie de suspendre toute opération militaire pour permettre des négociations avec les Forces Démocratiques Syriennes (FDS). Cependant, les progrès dans ces discussions restent limités.
La visite d'Ahmed al Sharaa à Ankara souligne un tournant potentiel dans les relations syro-turques. Alors que les deux pays cherchent à établir une coopération durable, de nombreux défis subsistent, notamment en matière de sécurité et de réconciliation interne. L'avenir des relations entre Damas et Ankara dépendra de la capacité des deux parties à naviguer ces complexités.