International "Bien que blessés", les deux soldats "ont survécu et ont été acheminés à Kiev", explique le président ukrainien. AFP/Ukrainien Press Presidential ServicesUne première. Ce samedi, l’Ukraine a affirmé avoir capturé deux soldats nord-coréens dans la région russe de Koursk, qui ont par la suite été interrogés par les services de renseignements. Un fait inédit depuis que Kiev accuse Pyongyang d’avoir envoyé des troupes combattre en Russie. Voici ce que l’on sait.
Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, deux soldats nord-coréens ont été capturés et acheminés à Kiev. Ils ont été soumis à un interrogatoire des renseignements ukrainiens. « Ce sont deux soldats qui, bien que blessés, ont survécu et ont été acheminés à Kiev où ils parlent avec des enquêteurs du SBU », les services de sécurité ukrainiens, a déclaré le chef d’État sur Telegram.
Volodymyr Zelensky a accompagné son annonce de photos en détention des deux militaires présumés. L’un d’eux a des pansements visibles autour des mains, l’autre autour de la mâchoire. Selon le dirigeant, les prisonniers reçoivent « toute l’aide médicale nécessaire ». Il a affirmé avoir ordonné au SBU de fournir à la presse un accès aux détenus : « Le monde doit savoir ce qu’il se passe », a-t-il indiqué.
Dans un communiqué, les renseignements ukrainiens affirment que l’un des soldats avait été capturé jeudi par des forces spéciales, et le deuxième par des parachutistes. D’après le SBU, les prisonniers ne parlent ni anglais ni russe, et les échanges sont menés en coréen avec des interprètes en coopération avec les services de renseignement sud-coréens (NIS).
Au moment de sa capture, l’un d’eux avait des papiers militaires russes avec le nom d’une autre personne. Selon le SBU, il a affirmé être né en 2005, servir dans l’armée depuis 2021, et a souligné qu’il pensait aller s’entraîner en Russie, pas combattre.
Selon Kiev, 12 000 soldats nord-coréens se trouvent dans la région russe de Koursk, dont l’armée ukrainienne occupe plusieurs centaines de kilomètres carrés depuis août. Ni la Russie ni la Corée du Nord n’ont confirmé la présence de ce contingent. Fin décembre, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby, avait assuré que « plus de mille » soldats déployés par Pyongyang en Russie avaient été tués ou blessés au cours d’assauts dans la région de Koursk.
L’implication d’une armée régulière étrangère a constitué une escalade majeure dans l’invasion déclenchée il y a près de trois ans par Vladimir Poutine et qui aborde une phase critique avec le retour prochain de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Le président élu, qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier, a affirmé jeudi qu’il était en train de préparer une rencontre avec Vladimir Poutine pour « en finir » avec ce conflit. Les deux camps essayent dès lors, coûte que coûte, d’améliorer ou de maintenir leurs positions avant de possibles négociations.
L’armée russe a affirmé samedi avoir gagné du terrain au nord-ouest de la ville ukrainienne de Kourakhové, un bastion important que Moscou a dit avoir conquis en début de semaine dans la région de Donetsk (est).
Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a annoncé que des unités du groupement Centre avaient « libéré » la localité de Chevtchenko. Ce village est situé à environ 10 km au nord-ouest du centre de la ville de Kourakhové, une position défensive d’importance.
La situation en Ukraine reste tendue avec l'implication de soldats nord-coréens dans le conflit. Les efforts diplomatiques sont en cours pour trouver une solution à cette crise qui menace la stabilité de la région.