Les vétérinaires au Royaume-Uni font face à une pression constante pour générer des revenus, selon des témoignages recueillis par la BBC. Cette situation soulève des questions sur l'impact de la commercialisation des soins vétérinaires sur la santé animale et le bien-être des animaux.
Des vétérinaires, comme "Adam", affirment qu'ils sont évalués en fonction des revenus qu'ils génèrent. "Votre valeur dépend uniquement de combien vous rapportez", souligne-t-il. Ce sentiment est partagé par plusieurs vétérinaires travaillant pour IVC Evidensia, qui surveille de près les performances de ses employés.
Un rapport récent de la British Veterinary Union (BVU) révèle que 60 % des pratiques vétérinaires au Royaume-Uni appartiennent désormais à de grands groupes. Cela a conduit à une culture où les vétérinaires se sentent contraints de rivaliser pour atteindre des objectifs financiers.
IVC a mis en place des "jalons de défi clinique" pour encourager les vétérinaires à effectuer un certain nombre de procédures. Adam note que ces objectifs sont perçus comme une pression pour upseller des services aux propriétaires d'animaux. "Je me suis senti réprimandé pour ne pas avoir rapporté assez d'argent", confie-t-il.
Les vétérinaires reçoivent des mises à jour régulières sur leurs performances et sont invités à participer à des sessions de partage d’astuces. IVC insiste sur le fait que ces cibles visent à améliorer les soins cliniques, mais les vétérinaires ressentent une pression croissante.
Des vétérinaires d'urgence affirment que les cibles de performance peuvent interférer avec leur capacité à prendre des décisions cliniques. Une vétérinaire a mentionné que des rendez-vous d'urgence sont souvent réservés pour des cas non urgents, ce qui entraîne des coûts élevés pour les propriétaires d'animaux.
Elle estime que 30 à 50 % des cas pourraient attendre une consultation le lendemain. Cette situation crée un stress supplémentaire pour les vétérinaires qui cherchent à traiter des urgences réelles.
Un vétérinaire travaillant dans un centre de référence a signalé qu'il était contraint de donner des estimations de prix uniquement pour les premières 24 heures de soins. Il considère cela comme une pratique malhonnête, car cela peut induire les clients en erreur sur le coût total des soins.
IVC a nié exercer des pressions sur ses vétérinaires concernant les informations tarifaires, affirmant que les coûts peuvent varier en fonction des soins nécessaires. Cependant, cette situation soulève des préoccupations sur la transparence des prix dans le secteur vétérinaire.
La pression exercée sur les vétérinaires pour générer des revenus soulève des questions importantes sur la santé animale et le bien-être. Alors que la commercialisation des soins vétérinaires continue d'évoluer, il est crucial de trouver un équilibre entre la rentabilité et les soins appropriés pour les animaux. Les résultats d'une enquête en cours pourraient apporter des éclaircissements sur l'avenir du secteur.