La capitale équatorienne a revêtu ses plus beaux atours pour accueillir le président élu, Daniel Noboa, lors de son retour au Palais de Carondelet. La magie baroque et gothique du centre historique de Quito a attiré des centaines de sympathisants, débordants de joie. Pendant plusieurs jours, ils avaient craint le pire pour leur avenir.
Les figurines de Noboa, arborant la bande présidentielle, circulaient parmi la foule, alors qu'ils attendaient l'apparition du président réélu, qui a remporté plus de 1.200.000 votes d'avance sur Luisa Gonzáles. Tous étaient rassemblés pour le changement de garde des granaderos de Tarqui, impatients d'entendre les paroles du président.
Bien que son discours ait duré seulement quelques minutes, Noboa a su captiver son auditoire. Ce président n'est ni baroque ni gothique, mais un homme d'action, éloigné des discours populistes interminables. "C'était une lutte intense : le bien a triomphé du mal, la justice a vaincu l'impunité et la liberté a surpassé l'oppression", a-t-il déclaré, entouré de sa femme, l'influenceuse Lavinia Valbonesi, et de la nouvelle vice-présidente, María José Pinto.
Les enfants de Noboa couraient parmi la foule, saluant les nombreux présents. Malgré la force de ses mots, le nouveau gouvernement mise sur la réconciliation nationale. Une des mesures envisagées est la proclamation d'une Assemblée Constituante pour déconstruire l'architecture de pouvoir imposée par le gouvernement précédent.
Parmi les participants, des groupes indigènes ont montré un soutien massif à Noboa, malgré l'alliance entre le mouvement Pachakutik et la Révolution Citoyenne. "Nous avons notre propre opinion et nous sommes anticoréistes. Noboa représente notre choix pour un Équateur libre et démocratique", a expliqué le dirigeant amazonic, Adolfo Vuijinola.
Une activiste de droits humains, Marlene Pipán, a ajouté : "Nous avons voté pour ce jeune président en raison de son fort leadership". Kelly Fierro, une architecte de 30 ans, a également exprimé son soutien, craignant un retour à la criminalité si Correa revenait au pouvoir.
Un homme a amusé la foule avec sa casquette rouge, portant l'inscription "Ya papito, descansa", une référence au départ de l'ex-président Rafael Correa. Ce dernier, malgré sa condamnation pour corruption, continue d'influencer la vie politique équatorienne. À la fin, Correa et sa candidate, Luisa Gonzáles, se sont retrouvés isolés dans leur dénonciation d'un prétendu fraude électoral.
Seuls quelques alliés, comme le président vénézuélien Nicolás Maduro, ont soutenu cette accusation, ignorée par les principaux dirigeants de l'opposition. Maduro a affirmé qu'un "fraude horrible" avait été commis pour imposer un modèle colonialiste, mais ces déclarations ont été largement contestées.
Diana Atamaint, présidente du Conseil National Électoral (CNE), a réagi en disant : "Si Maduro parle de fraude, cela signifie que nous faisons bien les choses". Gabriel Mato, chef de la mission d'observation de l'Union Européenne, a également rejeté la narrative de fraude, rejoignant ainsi les observateurs de l'Organisation des États Américains (OEA).
Ces déclarations soulignent le climat politique tendu en Équateur, où le soutien populaire à Noboa semble solide malgré les accusations des anciens dirigeants. Le nouveau président devra naviguer habilement pour renforcer la stabilité et la réconciliation dans le pays.
Le retour de Daniel Noboa au pouvoir est marqué par un soutien populaire significatif et des défis politiques majeurs. Avec une vision axée sur la réconciliation et des réformes, il devra faire face à l'héritage de l'administration précédente. Les prochains mois seront cruciaux pour l'avenir de l'Équateur.