Dans le monde des réseaux sociaux, certains influenceurs semblent utiliser des actes de générosité comme une stratégie pour attirer l'attention. En filmant des dons et des gestes de charité, ils espèrent non seulement se racheter une bonne conscience, mais aussi générer des revenus grâce aux vues accumulées.
De nombreux internautes se filment en train de faire des dons à des personnes dans le besoin, souvent sous l'œil des caméras. Cette pratique, surnommée « charity porn », soulève des questions sur les véritables motivations derrière ces actions. S'agit-il d'une générosité authentique ou simplement d'une mise en scène pour obtenir des vues ?
Les critiques de cette tendance soulignent que filmer des personnes en situation de précarité peut être problématique. Comme le dit Mariama (@moicestmariama), « c’est de l’altruisme performatif ». Cela soulève des inquiétudes sur l'exploitation de la misère humaine pour gagner en visibilité.
Selon la journaliste Constance Vilanova, certains influenceurs utilisent le « charity porn » pour « se racheter une conscience ». Ils affichent leur richesse de manière ostentatoire, puis réalisent des actes de charité pour compenser. Cependant, cette approche a ses limites, car ces vidéos présentent les personnes dans le besoin comme des cas isolés, sans aborder les causes profondes de leur situation.
Vilanova souligne que « parler de politique et dénoncer un système, c’est perdre des abonnés ». Ainsi, ces influenceurs évitent de traiter des sujets plus complexes, préférant se concentrer sur des actions qui leur permettent de maintenir leur popularité.
MrBeast, un vidéaste très suivi sur YouTube, est souvent cité comme un exemple de « charity porn ». Il a réalisé des vidéos où il aide des milliers de personnes, mais certains remettent en question ses réelles intentions. Dans un tweet, il a affirmé que ses vidéos les moins performantes sont celles où il aide les gens, ce qui semble contredire les accusations de faire cela uniquement pour les vues.
Il a insisté sur le fait qu'il utilise sa plateforme pour inspirer les gens à faire le bien. Cependant, il est important de noter que ses vidéos, bien qu'impactantes, ne remettent pas en question le système qui contribue à ces inégalités.
Le « charity porn » n'est pas un phénomène nouveau. Bien que la médiatisation des bonnes actions ait pris de l'ampleur avec les réseaux sociaux, ce type de critique existe depuis les années 1980. Le terme « poverty porn » a même été introduit dans les années 2000 pour désigner ce phénomène d'exploitation des situations difficiles pour le divertissement.
Malgré les critiques, cette pratique continue de croître, alimentée par le besoin de viraliser du contenu. Les influenceurs doivent maintenant naviguer entre l'authenticité et le besoin d'attirer l'attention, ce qui complique souvent leurs intentions.
En somme, le « charity porn » soulève des questions importantes sur l'éthique des influenceurs et leur rapport à la générosité. Alors que certains cherchent à inspirer, d'autres semblent exploiter la misère pour leur propre bénéfice. La ligne entre l'altruisme authentique et la mise en scène devient de plus en plus floue dans l'univers des réseaux sociaux.