Le secteur du vin, déjà touché en 2019 par des aides illégales à Airbus, doit maintenant faire face à de nouveaux défis. Les aranceles sur l'aluminium et l'acier pèsent lourdement sur les exportations. José Luis Benítez, directeur général de la Fédération Espagnole du Vin (Fev), déclare que ces mesures sont injustes pour les produits agroalimentaires tels que le vin.
Il souligne que des aranceles de 200% pourraient exclure les vins espagnols et européens du marché américain. Benítez insiste sur l'importance de défendre ce secteur face à des représailles commerciales qui ne concernent pas directement les produits viticoles. Il appelle à des négociations urgentes entre l'UE et les États-Unis.
Les menaces de l'ancien président américain, Donald Trump, continuent d'inquiéter le secteur. Jeudi matin, il a annoncé des aranceles de 200% sur le vin, le champagne et d'autres boissons alcoolisées en provenance de l'UE. Cette décision fait suite à l'intention de l'UE de taxer certains produits américains, comme le whisky, à hauteur de 25%.
Trump a déclaré que si ces aranceles ne sont pas annulés immédiatement, les États-Unis appliqueront des taxes sur les vins et champagnes français et d'autres pays de l'UE. Il soutient que cette mesure profiterait au secteur américain du vin et du champagne.
Pour le secteur viticole, les États-Unis représentent 10% des exportations mondiales. Selon les données de l'Observatoire Espagnol du Marché du Vin, l'Espagne est le quatrième plus grand exportateur de vin, après la France, l'Italie et la Nouvelle-Zélande. En 2024, la valeur des ventes espagnoles de vin aux États-Unis a atteint 334,8 millions d'euros, marquant une hausse de près de 7% par rapport à 2023.
Le vin et le moût sont les deuxièmes produits les plus exportés par l'Espagne vers les États-Unis, juste après l'huile d'olive. Les exportations de vins espagnols ont doublé en valeur au cours des deux dernières décennies, consolidant ainsi leur position sur le marché américain.
En réponse aux aranceles américains, l'Union Européenne a annoncé qu'elle imposera, dès avril prochain, des aranceles allant jusqu'à 26 milliards d'euros sur divers produits américains. Cette mesure vise à contrer les aranceles "injustifiés" de 25% appliqués par l'administration Trump sur l'acier et l'aluminium européens.
Ces tensions commerciales pourraient avoir des conséquences durables sur le secteur agroalimentaire. Les producteurs européens, notamment espagnols, craignent que ces mesures nuisent à leur accès au marché américain, essentiel pour leur croissance.
La situation actuelle du secteur viticole est préoccupante. Les aranceles imposés par les États-Unis menacent non seulement les exportations, mais aussi la survie de nombreux producteurs. Il est crucial que les gouvernements européens agissent rapidement pour protéger ce secteur vital. Les négociations entre l'UE et les États-Unis doivent être une priorité afin d'éviter des conséquences désastreuses pour l'industrie viticole.