Depuis plus de trente ans, les retraités argentins organisent une marche hebdomadaire pour revendiquer un revenu minimum de 450 dollars. Aujourd'hui, ils ne perçoivent que 200 dollars, et leur protestation, marquée par la violence à Buenos Aires, illustre la fin de la période de grâce pour Javier Milei.
La tension a atteint son paroxysme avec la présence massive de barras bravas, des groupes de supporters de football, qui ont rejoint les retraités dans leurs revendications. Ce phénomène inédit a transformé le centre de Buenos Aires en un champ de bataille, où la violence s'est manifestée tant dans les rues que dans les couloirs du Parlement.
Les affrontements ont été intenses, avec des députés du parti de Milei, La Liberté Avance, se battant physiquement. Ce climat de chaos a nécessité un déploiement policier massif, entraînant des blessés, dont un photographe gravement touché.
Les manifestations ont vu des retraités et de jeunes se rassembler pacifiquement, mais la colère était palpable. Un manifestant a exprimé : "Nous sommes le peuple, nous avons le droit de protester." Les revendications étaient claires : les retraités, vivant avec 200 euros par mois, font face à des conditions de vie insupportables.
Les prix alimentaires en Argentine ont atteint des niveaux exorbitants, surpassant même ceux de certains pays européens. Selon le sénateur Martìn Lousteau, les coupes dans les revenus des retraités représentent 20 % des mesures d'austérité de Milei.
Le gouvernement a réagi avec nervosité, le chef de cabinet, Guillermo Francos, évoquant sans preuves un coup d'État potentiel. Cette déclaration a suscité des interrogations sur la stabilité du régime de Milei, qui semble de plus en plus isolé.
Les tensions entre Milei et son prédécesseur, Mauricio Macri, sont palpables. Macri a publiquement exhorté Milei à se rendre à Bahía Blanca, soulignant que l'État joue un rôle crucial dans la reconstruction de la ville, après des événements catastrophiques.
Les sondages ne sont plus en faveur de Milei, qui a perdu six points d'approbation après un scandale lié à la cryptomonnaie $LIBRA. Pour la première fois, son image négative dépasse celle de son image positive, avec 52 % contre 48 %.
Cette situation met en lumière les défis sérieux auxquels fait face le président, alors que son soutien semble s'effriter. Les tensions internes et externes pourraient compromettre sa capacité à gouverner efficacement.
Joaquín Morales Solá a souligné un problème majeur : la violence qui se manifeste tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Parlement. Il a interrogé la capacité de Milei à reconnaître l'impact de ses paroles sur la violence des actes.
La nécessité d'une réflexion pacifique sur la manière de communiquer est cruciale. La violence verbale peut mener à des actes de violence, et le président doit prendre conscience de l'importance d'un discours apaisé.
La situation actuelle en Argentine est le reflet d'une crise profonde. Les retraités, les jeunes et les groupes de soutien s'unissent pour revendiquer leurs droits. Les tensions politiques et sociales nécessitent une attention urgente, tant pour le bien-être des citoyens que pour la stabilité du gouvernement de Javier Milei.