Prendre un vol le dimanche soir vers Katmandu, puis revenir en France une semaine plus tard après avoir gravi l’Everest. C'est le projet proposé par Lukas Furtenbach à ses clients. Ce guide de haute montagne organise des expéditions sur le toit du monde depuis plusieurs années.
Pour ses expéditions, il s'appuie sur un élément innovant : le xénon. Ce gaz naturel, présent en très faible quantité dans l’atmosphère, pourrait transformer le tourisme de haute altitude.
Le xénon est utilisé dans divers domaines, tels que les phares de voiture et les propulseurs de fusée. Surtout, il augmente la production d’EPO, une hormone régulant les globules rouges. Cela permettrait au corps de s’acclimater plus rapidement à la haute altitude.
Cependant, ce gaz a été classé comme dopant par l’Agence mondiale antidopage en 2014. Cette classification soulève des questions sur son utilisation dans le cadre des expéditions.
Suite à l'annonce de Lukas Furtenbach, l’Union Internationale des Associations d’Alpinisme (UIAA) a exprimé son opposition. Dans un communiqué, elle a affirmé qu'il n'existait aucune preuve que le xénon améliore les performances en montagne.
Jean-Paul Richalet, professeur en physiologie, partage cette inquiétude. Il souligne qu'une seule étude a montré un léger effet sur la production de globules rouges, tandis qu'une autre n’a révélé aucun effet.
Lukas Furtenbach reconnaît le manque de connaissances scientifiques sur l'usage du xénon pour l’acclimatation. Toutefois, il insiste sur le fait que l'innovation passe souvent par la pratique. Cela fait cinq ans qu'ils testent cette technique avec des résultats jugés probants.
Il partira avec quatre clients au printemps prochain, à un prix de 150 000 euros par passager. Les avis divergent, mais l'attrait de l'Everest attire toujours les aventuriers.
Le projet de Lukas Furtenbach soulève des questions éthiques et scientifiques sur l'utilisation du xénon en haute montagne. Tandis que certains voient une opportunité d'innovation, d'autres s'inquiètent des implications sur la sécurité et l'intégrité des expéditions. Le débat sur cette pratique n'est pas près de s'éteindre.