Le 27 février, le tribunal administratif de Toulouse a annulé les autorisations environnementales pour la réalisation de l’autoroute A69. Ce projet, qui vise à relier Castres à Toulouse, est actuellement à l’arrêt. Pourtant, les terrains ont déjà été largement préparés sur les 55 km prévus, avec des ouvrages d’art déjà terminés.
Cette décision a ravivé l'espoir chez les partisans de l'A69. La cheffe des Verts, Marine Tondelier, a salué cette journée comme historique pour la lutte écologiste. En revanche, les élus locaux et le gouvernement dénoncent un gâchis inacceptable. Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a qualifié la situation d’« ubuesque ».
Le gouvernement a décidé de faire appel de cette décision. Les pro-A69 se sont alors mobilisés, activant leurs relais parlementaires pour relancer le projet. Une offensive bien coordonnée entre l’Union centriste du Sénat et les macronistes à l’Assemblée a été lancée.
Le 15 mai, une proposition de loi sera examinée par les sénateurs du Tarn, Philippe Folliot et Marie-Lise Housseau. Ce texte vise à classer l’autoroute A69 comme un projet d’« intérêt public majeur ». Folliot a souligné que ce qui semblait évident pour certains ne l’a pas été pour les magistrats.
Ce texte sera également inscrit dans la niche parlementaire des députés Ensemble pour la République, prévue pour le 2 juin. Si le texte est voté « conforme », il sera adopté, mais devra être validé par le Conseil constitutionnel en cas de recours.
Un autre élément important est l'examen, le 21 mai, du recours déposé par l'État. Celui-ci a demandé un sursis à exécution du jugement du tribunal administratif. Cette procédure permettrait de reprendre les travaux pendant l'attente de la décision au fond.
Les pelleteuses pourraient donc reprendre leur activité, mais il faudra prouver que les arguments de l'appelant sont sérieux. Le code de justice administrative stipule que cela doit justifier le rejet des conclusions qui ont conduit à l’annulation.
Dans les semaines à venir, l'avenir de l’A69 sera déterminé par les décisions judiciaires et politiques. Les partisans espèrent une reprise des travaux et un dénouement favorable. Ce projet, qui a suscité tant de débats, reste au cœur des préoccupations locales et nationales.