
Un groupe de défense a récemment perdu une bataille juridique pour stopper l'abattage d'arbres à Stanley Park, un parc emblématique de Vancouver. Cette décision judiciaire a révélé que la Ville de Vancouver n'avait pas respecté ses propres règles lors de la contractualisation d'une entreprise pour défricher une grande partie de la forêt urbaine.
Depuis 2023, des milliers d'arbres ont été abattus en raison d'une infestation de la chenille looper. Les responsables estiment que cette infestation a gravement affecté l'écosystème du parc, nécessitant des interventions urgentes pour des raisons de sécurité et de prévention des incendies.
La Cour Suprême de la Colombie-Britannique a statué que la Ville de Vancouver et le Vancouver Park Board avaient agi de manière raisonnable en autorisant les phases finales d'un projet d'abattage d'arbres. Ce projet a été initié en 2023 en raison de préoccupations concernant la sécurité publique.
À l'époque, le parc estimait que près de 160 000 arbres, soit environ un tiers de sa population d'arbres, étaient morts ou mourants à cause de l'infestation. La cour a cependant noté que la ville n'avait pas obtenu l'approbation requise pour un contrat de 1,9 million de dollars avec un consultant forestier.
Le Save Stanley Park Preservation Society a contesté le plan d'abattage, soutenant qu'il manquait de fondement scientifique et qu'il avait été mis en œuvre sans consultation adéquate. Malgré ces objections, la cour a rejeté leurs allégations, affirmant qu'il n'y avait pas de preuves suffisantes pour soutenir leurs accusations.
Le juge a également mentionné qu'il n'y avait pas de preuve que le Park Board avait ignoré les préoccupations du public. Cela a suscité des inquiétudes quant à la transparence du processus décisionnel et à la gestion des ressources forestières du parc.
La chenille looper, endémique à la Colombie-Britannique, a causé des ravages dans Stanley Park entre 2019 et 2022, affectant non seulement les épicéas de l'Ouest, mais aussi d'autres espèces d'arbres. Les larves de cette espèce sont considérées comme des consommateurs voraces qui peuvent détruire un arbre en une seule saison.
Les conditions de sécheresse sévères de 2022 et 2023 ont aggravé la situation, touchant également d'autres régions de la métropole de Vancouver. Les experts estiment que les infestations de chenilles looper peuvent durer jusqu'à trois ans, ce qui complique la gestion de la forêt.
Depuis 2024, environ 54 000 semis d'espèces d'arbres indigènes ont été replantés dans le parc, incluant des cèdres rouges de l'Ouest et des sapins de Douglas. Ces efforts visent à restaurer l'écosystème du parc après les pertes massives d'arbres.
La ville a investi près de 18 millions de dollars dans le retrait des arbres, la replantation et la lutte contre la chenille looper depuis 2023. Le coût prévu pour la phase finale du projet, qui devrait se terminer en 2027, pourrait dépasser 3 millions de dollars.
La situation à Stanley Park illustre les défis complexes de la gestion des forêts urbaines face aux infestations et aux menaces environnementales. Les décisions prises par la Ville de Vancouver et le Vancouver Park Board continueront d'être surveillées de près par les défenseurs de l'environnement et la communauté locale.