Justin Welby : J'ai échoué à agir sur le scandale d'abus en raison d'une ampleur « écrasante »

Introduction

Justin Welby, l'ancien archevêque de Canterbury, a récemment reconnu qu'il avait échoué à agir face à un scandale d'abus au sein de l'Église d'Angleterre. Il a déclaré que l'ampleur du problème était "absolument écrasante". Ce constat a été fait lors de son premier entretien après sa démission en novembre, un acte sans précédent en plus de 1 000 ans.

Le constat de Welby

Dans une interview accordée à la BBC, Welby, âgé de 68 ans, a admis qu'il n'avait pas suivi les allégations d'abus de manière rigoureuse. Il a mentionné que chaque jour, de nouveaux cas d'abus étaient rapportés, ce qui rendait la situation difficile à gérer. "C'était accablant", a-t-il déclaré, ajoutant que cela ne justifiait pas son inaction.

Welby a reconnu qu'il avait "mal agi" et qu'en tant qu'archevêque, il n'y avait pas d'excuses. Son échec à agir a suscité des critiques, notamment de la part des victimes qui estiment que personne ne devrait être trop occupé pour traiter des révélations de protection.

Les révélations de la Makin Review

Un rapport indépendant, dirigé par l'expert en protection Keith Makin, a révélé que l'abus "horrifique" de plus de 100 enfants et jeunes hommes par John Smyth avait été couvert au sein de l'Église pendant des décennies. Smyth, un avocat et membre d'une organisation chrétienne, a été accusé d'avoir agressé des garçons dans les années 1970 et 1980.

Le rapport a conclu que l'Église, y compris Welby, était au courant des abus à un niveau élevé en 2013. Il a été souligné que Welby "aurait pu et aurait dû" signaler l'affaire aux autorités, ce qui aurait permis de rendre justice plus tôt à Smyth, décédé en 2018.

Les conséquences de l'affaire

Welby a d'abord résisté aux appels à démissionner, affirmant qu'il n'avait pas à le faire. Cependant, après la publication du rapport Makin, il a admis qu'il devait "prendre la responsabilité personnelle et institutionnelle" de sa réponse au scandale. Il a exprimé sa tristesse pour toutes les victimes d'abus.

Dans son entretien, il a également évoqué la pression exercée sur les personnalités publiques et la tendance à juger rapidement. "C'est une question compliquée", a-t-il dit, soulignant le besoin de tolérance et de compréhension envers les leaders.

Réflexions sur le leadership

Welby a souligné que la société exige souvent des leaders qu'ils soient parfaits, ce qui n'est pas réaliste. "Si vous voulez des leaders parfaits, vous n'aurez pas de leaders", a-t-il déclaré. Il a appelé à une réflexion sur la façon dont les institutions sont perçues et sur le besoin de réconciliation.

Il a également mentionné l'absence de pardon dans les discussions autour des abus, ce qui complique encore la situation. Le rôle des institutions est crucial pour maintenir la cohésion sociale, et il est essentiel de traiter les leaders comme des êtres humains.

Conclusion

La situation vécue par Justin Welby met en lumière les défis auxquels sont confrontées les institutions face à des allégations d'abus. Son admission d'échec et ses réflexions sur le leadership soulignent l'importance de la responsabilité et de la transparence. L'Église d'Angleterre doit maintenant faire face à ses erreurs passées et travailler à un avenir où de tels abus ne seront plus tolérés.