Justin Welby, l'ancien archevêque de Cantorbéry, a récemment exprimé son pardon envers John Smyth, un abuseur en série. Dans une interview accordée à la BBC, il a déclaré que son pardon était irrelevant par rapport à l'importance de soutenir les victimes pour qu'elles puissent reconstruire leur vie. Cette déclaration survient après sa démission en novembre dernier, en raison d'un scandale majeur.
John Smyth a été reconnu comme l'un des abuseurs les plus prolifiques associés à l'Église d'Angleterre. Il a agressé plus de 100 garçons et jeunes hommes au Royaume-Uni et en Afrique pendant plusieurs décennies. Un rapport de 2024 a révélé que Welby aurait pu faire davantage pour traduire Smyth en justice, ce qui lui a causé un profond sentiment d'échec personnel.
Selon le rapport, Smyth a utilisé sa position au sein d'un mouvement lié à l'Église pour infliger des violences physiques à des jeunes. Bien qu'il ait continué à abuser après son départ du Royaume-Uni, il n'a jamais été traduit en justice avant sa mort en 2018.
Dans l'interview, Welby a reconnu qu'il avait éprouvé une profonde honte pour ses actions et ses déclarations passées, notamment un discours qui a été perçu comme minimisant la gravité de la situation. Il a également exprimé sa frustration face à l'incapacité de l'Église à mettre en place des mesures de protection indépendantes.
Les victimes, comme Graham, un des survivants de Smyth, ont exprimé leur déception face à l'absence de communication de Welby. Graham a affirmé qu'il n'accorderait jamais son pardon à Welby tant que ce dernier ne s'engagerait pas à leur dire la vérité sur les abus.
Welby a souligné que l'Église doit faire face à des défis majeurs, notamment en ce qui concerne la cohésion sociale dans un Royaume-Uni de plus en plus diversifié. Il a averti que la division au sein de l'Église anglicane pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour la communauté.
Il a aussi mentionné que le Synode général avait récemment rejeté une proposition visant à rendre la protection des victimes totalement indépendante, ce qui aurait pu accroître la responsabilité de l'Église.
Justin Welby, dans cette interview, a mis en lumière les défis auxquels l'Église d'Angleterre est confrontée. Son pardon à John Smyth, bien qu'il soit un acte personnel, soulève des questions plus larges sur la responsabilité et la nécessité de soutenir les victimes. L'avenir de l'Église dépendra de sa capacité à traiter ces enjeux de manière transparente et responsable.