
La colère des agriculteurs en France s'intensifie face à l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les États du Mercosur. Le ministre français de l'Économie, Roland Lescure, a exprimé dans la presse allemande que "dans sa forme actuelle, le traité n'est pas acceptable". Cette déclaration souligne les préoccupations croissantes au sein du secteur agricole français.
Ce rejet pourrait compromettre un voyage prévu par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au Brésil pour signer l'accord. Le Mercosur regroupe des pays comme le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay, et l'accord pourrait avoir des conséquences importantes sur le marché agricole européen.
Avant de donner son accord, la France a posé trois conditions essentielles. La première concerne l'obtention d'une "clause de protection forte et efficace". Cette exigence vise à rassurer les agriculteurs français qui s'opposent fermement à cet accord. Lescure a insisté sur l'importance de cette clause pour garantir la sécurité de l'agriculture nationale.
La deuxième condition stipule que les normes appliquées dans l'UE doivent également s'appliquer aux pays partenaires. Cela vise à éviter une concurrence déloyale en raison de normes moins strictes. Enfin, la France exige des "contrôles à l'importation" pour assurer la qualité des produits importés.
Si l'accord est approuvé, il pourrait créer un marché commun de 722 millions d'habitants. Cela offrirait à l'UE des opportunités d'exportation accrue pour des produits comme les voitures, les machines et le vin. Toutefois, il faciliterait également l'entrée de produits comme le bœuf, la volaille, le sucre et le miel sur le marché européen.
Les agriculteurs expriment des craintes quant à une déstabilisation de leurs filières déjà fragiles. Ils dénoncent les normes moins exigeantes des pays du Mercosur, qui pourraient créer une concurrence inégale sur le marché européen. Ces préoccupations soulignent l'importance d'un équilibre dans les négociations commerciales.
Le Parlement européen doit se prononcer sur des mesures de sauvegarde destinées à apaiser les inquiétudes des agriculteurs, notamment français. Les discussions actuelles entre la France et les Chinois sur l'inspection des élevages et abattoirs soulignent la nécessité de contrôles rigoureux. Lescure a affirmé qu'il n'y a "aucune raison" de ne pas appliquer les mêmes standards dans d'autres pays.
La France reste ferme sur sa position. Tant que les garanties sur les trois points soulevés ne seront pas obtenues, l'accord ne sera pas accepté. Cette détermination reflète l'importance de protéger l'agriculture nationale face à des accords commerciaux potentiellement désavantageux.
En résumé, la France continue de rejeter l'accord de libre-échange avec le Mercosur en raison de préoccupations légitimes des agriculteurs. Les conditions posées par le gouvernement français visent à assurer une protection adéquate pour ses filières agricoles. L'issue de ce dossier reste incertaine, mais il est clair que la France défendra vigoureusement ses intérêts agricoles.