La Cop30 Accouche Dans La Douleur D’un Accord Final Sans Évoquer Les Énergies Fossiles
Introduction
Lors de la COP30 au Brésil, les négociations climatiques ont atteint un tournant inattendu. Les pays émergents et pétroliers ont forcé les Européens à accepter un accord qui ne répond qu’en partie à leurs attentes concernant la sortie des énergies fossiles. La ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, a qualifié le texte de « plat », mais a reconnu l'importance de ne pas échouer dans le multilatéralisme.
Un Accord Modeste
Après deux semaines de discussions intenses, les nations se préparent à adopter un texte préparé par la présidence brésilienne. Cet accord célèbre l'importance de l'accord de Paris tout en appelant à une action climatique « volontaire ». Toutefois, il ne mentionne pas explicitement la nécessité de sortir des combustibles fossiles, un point crucial pour de nombreux pays européens.
Wopke Hoekstra a souligné que cet accord, bien que modeste, représente un pas dans la bonne direction. Il a admis que les attentes étaient plus élevées, mais a insisté sur le fait qu'il était essentiel de soutenir cet accord pour éviter un échec complet des négociations.
Les Défis des Pays Émergents
Les pays producteurs de combustibles fossiles, tels que la Russie et l'Arabie saoudite, ont freiné les efforts pour renforcer l'ambition climatique. De plus, de nombreux pays en développement estiment que le financement pour la transition énergétique est plus urgent que la lutte contre les énergies fossiles. Ils demandent des engagements financiers supplémentaires des pays riches pour les soutenir dans cette transition.
Le texte de compromis prévoit un triplement de l'aide financière pour l'adaptation des pays en développement d'ici 2035. Cependant, les négociateurs, comme celui du Bangladesh, expriment des doutes sur l'efficacité de cet accord, soulignant que les négociations se concentrent souvent sur le plus petit dénominateur commun.
Un Dialogue sur le Commerce Mondial
Un autre point marquant de cet accord est l'institution d'un « dialogue » sur le commerce mondial, une première dans le cadre des négociations climatiques. La Chine a poussé pour cette initiative, visant à contrer les taxes carbone aux frontières. Cependant, la présidence brésilienne a refusé d'inclure une feuille de route pour la sortie des énergies fossiles, malgré les appels du président Lula.
Les Européens, bien qu'isolés, ont choisi de ne pas bloquer le processus. Ils ont craint de nuire à la coopération internationale sur le climat, un enjeu crucial dans le contexte actuel des changements environnementaux.
Conclusion
Alors que les nations se préparent à adopter cet accord, il est clair que les défis restent immenses. Les tensions entre les pays producteurs de combustibles fossiles et les nations en quête d'une transition énergétique sont palpables. Cet accord, bien qu'il marque un progrès, soulève des questions sur l'avenir de la coopération climatique et la nécessité d'une action plus ambitieuse pour faire face aux enjeux environnementaux mondiaux.
